Sur les réseaux sociaux, al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a confirmé, le 29 février, la mort d’Abou al-Nour al-Andalusi, l’un de ses principaux cadres.
D’origine espagnole, ce chef jihadiste a été tué dans la région de Tombouctou, probablement au cours d’une opération menée par les forces françaises. Du moins, c’est ce qu’a avancé la chaîne de télévision al-Jazeera, en se fiant à des sources de l’organisation terroriste.
Cadre du bataillon « al-Furqan », une unité d’AQMI, principalement active dans le secteur de Tombouctou, al-Andalousi était apparu, en septembre, sur une vidéo revendiquant une embuscade tendue aux Casques bleus de la Mission multidimentionnelle intégrée pour la stabilisation du Mali (MINUSMA). Il avait en outre lancé un appel à rejoindre le jihad en s’exprimant en espagnol.
Au cours des combats entre le groupe d’al-Andalousi et les forces françaises, qui ont eu lieu à 180 km au nord de Tombouctou, au moins un autre terroriste a été tué. Il s’agit de Marwan al-Masri, un ressortissant égyptien.
Un second chef terroriste important a aussi été visé par les forces françaises près de la ville de Gao, toujours dans le nord du Mali. Cette fois, la cible était Abu Dujana al Qasimi, le porte-parole d’al-Mourabitoune, le groupe dirigé par Mokhtar Belmokhtar et récemment rallié à AQMI. Mais, a priori, ce ressortissant saoudien a pu échapper au raid français et prendre la fuite. Toutefois, deux de ses combattants auraient été tués lors de cette attaque.
Lors d’une audition devant la commission sénatoriale des Affaires étrangères et des Forces armées, le mois dernier, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait noté, dans la zone de l’opération Barkhane, « une recrudescence d’actes terroristes. »
« Les groupes du Nord se réunifient sous la houlette d’Ag Ghali [chef d'Ansar Dine, ndlr], qui prend l’ascendant sur les Touaregs, même s’ils comptent moins de combattants qu’en 2013. On assiste à un regain de tensions avec des actes asymétriques, commis par deux ou trois personnes comme à Ouagadougou ou Bamako, sous la houlette du groupe de Mokhtar Belmokhtar », a expliqué le ministre. Et de conclure : « La situation n’est pas encore stabilisée, les capitales africaines doivent fournir un effort particulier pour se doter de forces antiterroristes, qui n’existent pas encore, sur le modèle du GIGN ».