Après son entrée en fonction, le 1er août dernier en remplacement du Général Bruno Guibert, le nouveau commandant de la Force Barkhane, le Général de Division Grédéric Blanchon a accordé sa première interview à nos confrères du site journal du Mali. Dans cet entretien, il n’est pas allé sur le dos de la cuillère en proférant des menaces contre ceux qu’il qualifie de « joueurs éventuels ».
Avant d’inviter ces derniers « à bien réfléchir et à prendre rapidement des décisions qui préserveront leurs intérêts sur la durée ». Pour lui, « Ceux qui auront joué risquent fort de tout perdre ». Rappelons que le nouveau commandant de la Force Barkhane s’exprimait ainsi sur une question relative à certains membres de groupes armés qui ne joueraient pas franc jeu en collaborant avec les djihadistes. Des faits qui ont même été rapportés dans un rapport publié fin août dernier par les Nations Unies qui établit des connexions très étroites entre certains acteurs de ces deux camps.
Ainsi, il n’a pas manqué d’appeler certains groupes signataires de l’accord qui s’adonnent à de telles pratiques de faire un choix en optant définitivement pur la paix ou en démontrant le contraire. Ce qui, selon le Général Blanchon, les exclue « de la solution pour appartenir au problème ». Dans ce cas, il précise que « comme pour les groupes terroristes, le moment où la justice demande des comptes finit toujours par arriver ».
A ses dires, « la situation exige un engagement sincère, prouvé par les faits ». Une situation qui renvoie à la bonne collaboration existant entre les soldats français de l’Opération Barkhane et les combattants de la Coalition MSA/GATIA, visant à mieux sécuriser certaines localités du pays. D’ailleurs, le Général Blanchon de préciser que la solution aux problèmes auxquels le pays est confronté « appartient au Mali, à ses forces armées, à sa population et, d’une certaine manière, à tous les Maliens de bonne volonté ».
Il a précisé que ces groupes, en signant l’Accord pour la paix et la réconciliation ou en y adhérant, « ont témoigné de cette bonne volonté ». Pour lui « si celle-ci est sincère, et qu’elle est démontrée par les faits, il n’y a pas de raison de ne pas associer ceux qui en font preuve. Le Mali a besoin de toutes les forces utiles pour se débarrasser de la menace terroriste ». Une allusion à peine voilée au combat que mènent les combattants de la Coalition MSA/GATIA dans la sécurisation des personnes et des biens dans plusieurs localités des régions de Ménaka, Gao et même au-delà.
Ces propos du nouveau commandant de la force Barkhane, le Général de division Frédéric Blanchon, sonnent comme la fin de la récréation pour tous ceux qui collaborent avec les djihadistes. Une démarche conforme aux récentes captures et neutralisations opérées par Barkhane contre des présumés djihadistes dont certains leaders de l’Etat Islamique dans le Grand Sahara – Mohamed Ag Almouner, abattu le 26 août dernier – ou du Jamaât Nosrat Al-Islam Wal-Mouslimine – Abdoul Hay Ag Mohamedoun, un proche de Houka Houka, capturé le 2 septembre dernier.
Il convient aussi de signaler que Barkhane accorde également une place assez importante aux actions civilo-militaires, notamment celles qui entre dans le cadre du développement des zones de conflits. A titre d’exemple, on peut citer la réhabilitation d’un puits à Indeliman, la construction de 4 forages au profit des populations, les aides octroyées aux écoles et centres de santé, la mise en place d’un système de défense permettant aux FAMAs et aux combattants de la Coalition de mieux sécuriser des zones comme Ménaka et bien d’autres. Une démarche à laquelle adhèrent aussi les mouvements armés signataires ou adhérant à l’accord présents dans les régions du Nord.