Depuis le renouvellement du mandat de la MINUSMA à travers la Résolution 2480 adoptée le 28 juin dernier par le Conseil de sécurité de l’ONU, la France a proposé une liste de cinq personnes à sanctionner pour leur entrave à la mise en œuvre de l’Accord.
Il s’agit de l’actuel député de Bourem, Mohamed Ould Mataly, de l’actuel Cadi de Zouera, Houka Houka Ag Alfousseyni, l’ancien responsable de la police islamiste à Gao pour le compte du Mujao et actuel membre actif du MAA-Plateforme, Yoro Ould Daha, le PDG de la Compagnie Tilemsi Transport, Mohamed Ben Ahmed Mahri et le responsable de la commission humanitaire de Kidal, Mohamed Ag Albachar.
Rappelons que c’est la deuxième liste de personnes à sanctionner pour entrave à la mise en œuvre de l’accord proposé par la France. Au cas où cette nouvelle liste viendrait à être validée par le Conseil de Sécurité de l’ONU, les sanctions visant les intéressés sont notamment l’interdiction de voyager et le gel des avoirs en vertu de la Résolution 2374 adoptée en septembre 2017 relative à la mise en place d’un régime de sanction au Mali.
Toutefois, ce qui étonne plus d’un observateur c’est surtout l’inscription dans cette liste du nom du député de Bourem, Mohamed Ould Mataly. Pourtant, ce dernier revient tout juste d’une mission de la Norvège où il représentait la Plateforme dans la délégation malienne qui s’est rendue dans ce pays pour s’inspirer de leur modèle de zone de développement économique dont l’accord évoque la mise en place pour les zones du Nord. De bonnes sources, le député a même été très remarqué au cours de ce déplacement par la pertinence de ses interventions. En tout cas, l’inscription de son nom dans la liste des personnes à sanctionner pour entrave au processus de paix est très désapprouvée notamment par de nombreux mouvements de jeunes issus des régions du Nord.
Selon eux, le député a toujours fait preuve de bonne foi et d’un engagement sans faille pour l’accélération de la mise en œuvre de l’accord. Mieux, durant la crise sécuritaire de 2012, il a joué un rôle de premier plan dans la protection de ces jeunes contre la barbarie des occupants durant cette période. Son inscription dans cette liste est perçue comme une volonté de la France de remettre en cause la mise en œuvre de l’Accord. Ils vont même plus loin en accusant de montrer ainsi qu’elle est à la « source de tous les problèmes du Mali ». Ils citent comme exemple son inertie face au drame sévissant dans le centre marqué par le massacre de plusieurs civils et la destruction de nombreux villages.
Pour eux, ce sont seulement « les richesses du sous-sol malien » qui intéressent la France. Ils soulignent aussi que le patriotisme et l’engagement de Ould Mataly pour le retour de la paix au Mali, ne sont plus à démontrer. Et que le fait de le mettre hors jeu à travers des sanctions ciblées signifie un retour à la case départ. Ils affirment que cette cabale contre le député de Bourem est orchestrée à cause de « son attachement à un Mali un et indivisible ». Avant de préciser que l’intéressé n’a rien à se reprocher et que pour ce faire il poursuivra son œuvre pour le retour d’une paix définitive au Mali.