L’information a été révélée par l’agence Menastream, spécialisée dans les questions d’extrémisme. En effet, dans la nuit du jeudi 2 août dernier, les forces françaises de l'opération Barkhane ont mené une opération militaire dans la région d'Ersane, près de Tabankort, dans la région de Gao. L’opération a entraîné la mort de Himama Ould Lekhweir (alt. Hamama Ould al-Khuwayyir) et de treize de ses associés, tous des Arabes de Tilemsi, dont sept membres de la tribu Lemhar de Ould Lekhweir et six autres membres de la tribu Ladim. Ould Lekhweir est un ancien membre du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) et en particulier la katiba (brigade) "Oussama Ben Laden".
Rappelant la création du mouvement Al-Mourabitoune en août 2013, suite à une fusion entre « Al-Muwaqq'iun bi-Dima » (signataires par le sang de Mokhtar Belmokhtar) et le MUJAO, l’agence précise aussi que Ould Lekhweir a des antécédents de trafic et était un proche associé du fondateur du MUJAO et de l'émir d’Al-Mourabitoun Abderrahmane Ould El Amar ("Ahmed al-Tilemsi"). Ould Lekhweir avait été arrêté en 2010 dans le cadre d'une importante opération de lutte contre la traite dans la région de Lemzareb, en Mauritanie.
Le frère cadet d'Ould Lekhweir, Hamza Ould Lekhweir ("Hamza al-Tabankorti") a été décrit comme un expert en explosifs et un successeur potentiel de l'ancien émir d’Al-Mourabitoun et de la Jama'ah Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM). Le fondateur Mohamed Lahbous ("Mohamed Ould Nouini"), commandant militaire, a notamment dirigé les opérations régionales du groupe, telles que les attaques à Ouagadougou au Burkina Faso et à Grand-Bassam en Côte d'Ivoire. Lahbous a été tué en même temps que plusieurs autres commandants et combattants du JNIM, dans le cadre d’une opération coordonnée de Barkhane le 14 février contre des cibles dans les zones de Tin Zaoutene, Boughessa et Aouhou. Cependant, étant donné que Himama est le frère aîné, Menastream estime qu’il est plus probable qu'il ait été le successeur de Lahbous. Quoi qu'il en soit, l’agence les considère comme de grands dirigeants d'Al-Mourabitoun.
Il faut dire que c’est un coup dur pour les djihadistes au Mali puisqu’avec ces lourdes pertes, il leur sera difficile de se relancer.