Toute la ville de Ménaka est sous le choc depuis le meurtre de l’adjudant Moussa Ag Ismaguel, survenu le dimanche 2 juin dernier. Ce jeune gendarme de son état a été tué à bout portant par deux individus armés non identifiés circulant sur une moto. Ce, alors qu’il était assis devant une boutique non loin de son domicile.
48 heures après ce meurtre, les auteurs de cet acte n’ont toujours pas été interpellés. Pourtant, la traque se poursuit activement autour d’eux.
Moussa Ag Ismaguel était très connu à Ménaka. Il a activement collaboré avec plusieurs forces afin de déjouer de nombreux projets d’attaques autour de la ville. Il était très présent aux côtés des forces républicaines, des militaires français ainsi que des combattants des mouvements armés adhérents au processus de paix. Surnommé Moussa Borcha, il est issu de la 20e promotion à Ménaka. Il a été déployé dans plusieurs théâtres d’opération. Il est revenu à Ménaka après l’occupation afin de mieux participer aux efforts de sécurisation et au développement de sa région natale.
Toutefois, ce que beaucoup déplorent dans cette affaire c’est l’indifférence la plus totale dans laquelle l’Adjudant Moussa Ag Ismaguel est parti. Ses obsèques ne se sont déroulées qu’en présence de quelques civils, des jeunes pour la plupart ainsi des combattants de la coalition MSA/GATIA. C’est bien après que les autorités se sont manifestées à travers le chef de l’exécutif local. Ils étaient nombreux à se poser des questions sur cette situation. D’autant que l’Adjudant Moussa Ag Ismaguel était connu pour son dynamisme, son courage, sa bravoure, son professionnalisme et son patriotisme. Il laisse derrière lui une veuve et trois petits enfants.
Selon un témoignage recueilli sur place : « il était très valeureux et c’était le gendarme parfait ». Autant de raisons qui pouvaient donc expliquer une plus grande implication des autorités dans ses obsèques. A en croire les sources locales, cette implication n’a pas été ressentie. Ce qui fait dire à certains qu’il a été tué dans l’indifférence la plus totale. Une situation qui pourrait malheureusement affecter tous ceux qui se battent très souvent sans moyens pour que le pays ne sombre pas comme en 2012. D’où la nécessité pour les autorités de changer leur fusil d’épaule afin de ne laisser personne en marge.