Avec l'avènement de menaces asymétriques, la collaboration entre organisations internationales et régionales s'est intensifiée, voire institutionnalisée. C’est ainsi que la bande sahélo-saharienne a vu s'organiser une mobilisation interétatique, qui peut être qualifiée d’historique, à travers la constitution d’une force conjointe par les pays membres du G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Niger, Burkina Faso et le Tchad.
Selon le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita qui s’exprimait lors de la 72e session de l’Assemblée générale de l’ONU, l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) gagnerait à exploiter le contexte de la croissance que connaît le domaine du maintien de la paix.
A ce sujet, il a rappelé que sept des seize opérations de maintien de la paix de l’ONU en cours se déroulent dans des pays francophones, avec plus de 55 % des effectifs du maintien de la paix. Il a déploré le fait que seuls six pays francophones figurent parmi les 20 premiers contributeurs en troupes onusiennes en faveur du maintien de la paix.
Le ministre a soulevé, à cet égard, avec satisfaction que la participation francophone est de plus en plus élevée dans les segments de la police civile et des observateurs militaires où elle atteint en moyenne 26 % des effectifs totaux des casques bleus, faisant savoir que 36 pays membres de l’OIF prennent part aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, sur un total de 126 pays contributeurs en troupes.
Par ailleurs, selon Bourita, de nombreux défis structurels continuent de se poser aux pays francophones, notamment en termes de moyens, d’équipement et de formation, entraînant leur très faible participation aux opérations de maintien de la paix, alors qu’ils sont les mieux à même de comprendre la langue et la culture des pays hôtes et ainsi instaurer le climat de confiance nécessaire à la stabilisation des zones de conflit.
Outre ces contraintes, a-t-il dit, les Etats francophones pâtissent d'un manque de formations et de documents de référence en français sur le maintien et la consolidation de la paix.
Il a également insisté dans ce cadre, sur la nécessité de poursuivre les efforts dans le domaine de la formation afin d’élargir le cercle des contributeurs francophones en personnel de maintien de la paix ainsi que de constituer des "viviers d’experts" en matière de reconstruction, notamment dans les domaines touchant à la réforme de l’Etat de droit, et du secteur de la sécurité, de processus de désarmement, démobilisation et réintégration, de coordination humanitaire et de redressement économique et social.
Et d'ajouter que de la même manière qu’elle s’est investie avec succès dans le maintien de la paix, la démocratie et les droits de l’homme, l’OIF peut jouer un rôle positif dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, comme étant un vivier de croissance.