Deux obus de mortier ont été tirés dans la nuit de lundi à mardi sur l'aéroport de Sévaré, dans le centre du Mali, lors d'une attaque jihadiste présumée qui n'a pas fait de victime, a appris l'AFP mardi de sources de sécurité et administrative.
Cette localité, proche de la capitale régionale, Mopti, occupe une position stratégique et abrite une base de la Mission de l'ONU, la Minusma, et le quartier général de la force antijihadiste du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad), frappé le 29 juin par un attentat qui avait fait trois morts, outre deux assaillants.
Cette attaque contre l'aéroport de Sévaré, principal point d'accès aérien de la zone, intervient à cinq jours du premier tour de l'élection présidentielle au Mali.
Lundi peu avant minuit GMT, "deux obus ont été tirés en direction de l'aéroport par les terroristes", a déclaré à l'AFP une source sécuritaire étrangère sur place.
L'information a été confirmée par une source de sécurité malienne. "Il y a eu deux obus. Les deux tirs venaient de l'est de l'aéroport. L'un a explosé au sud, l'autre au nord, non loin du dépôt de carburant qui était visiblement une cible aussi", a précisé cette source.
"Un obus de mortier a explosé près de la piste et l'autre près des bâtiments de l'aéroport. Des tirs d'armes automatiques légères ont été effectués après les tirs d'obus", a affirmé une autre source de sécurité étrangère.
L'attaque a été confirmée par une source administrative malienne, soulignant qu'elle n'a pas fait de victime.
Quelques heures après cette attaque, "les forces de sécurité étaient en train de sécuriser l'aéroport", a ajouté la source de sécurité malienne.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, en grande partie chassés ou dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, qui se poursuit.
Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes, mais dont l'application accumule les retards.
Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali et le phénomène déborde sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.
TV5