La cinquième réunion de la commission tripartite composée du Mali, du Burkina Faso et du HCR s’est tenue, le jeudi 13 avril dernier. Présidée par le secrétaire général du ministère de la Solidarité et de l'Action Humanitaire, cette réunion tournante a permis aux commissaires humanitaires de faire le point de la situation des réfugiés maliens vivant au Burkina Faso, conformément aux dispositions de l'accord signé le 9 janvier 2015 à Ouagadougou au Burkina Faso. Ces rencontres, qui se tiennent de façon trimestrielle, consistent à faire le point sur l’état des retours et les conditions des réfugiés. Ainsi, à la date du 31 mars, 57.408 personnes ont été rapatriées, soit 1 055 personnes de plus par rapport aux données d’octobre.
Aussi, dans le cadre de la prise en charge des besoins urgents de nos compatriotes réfugiés au Burkina Faso, le gouvernement du Mali, à travers le ministère de la Solidarité et de l’Action humanitaire, a apporté une assistance de 375 tonnes de riz, 17 tonnes de sucre pour un montant de 249.419.424 Fcfa.
Les participants ont reconnu et encouragé de façon distinguée les nombreux efforts consentis par le gouvernement dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, en général, et celui du retour des réfugiés, en particulier. La représente du HCR au Mali a souligné le fait que malgré les avancées vers la paix et le développement des régions du nord, le défi sécuritaire est toujours d’actualité et réduit, de ce fait, l’espace humanitaire. Mme Angel Djohossou a attiré l’attention sur la sécurisation des axes empruntés par les rapatriés et sur les zones de retour. Elle a souhaité que le plan de travail soit peaufiné et qu’il intègre l’organisation de sessions de sensibilisation des agents de postes frontaliers sur les questions liées à la protection internationale et l’organisation des missions du groupe de travail technique dans les camps de réfugiés et la poursuite de la conduite des sondages sur les intentions de retour. Le chef de la délégation burkinabé a invité les parties à réfléchir sur les stratégies à mettre en œuvre pour assurer l’autonomie des réfugiés en attendant leur retour. Il a également attiré l’attention sur l’harmonisation des chiffres issus des recensements.
Répondant à ces préoccupations, le secrétaire général du ministère de la Solidarité et de l’Action humanitaire est revenu sur les efforts consentis par le gouvernement pour le retour progressif de l’administration dans la partie nord du Mali. Samba Alhamdou Baby a également témoigné de la détermination du gouvernement à consolider les avancées sécuritaires afin d’assurer les conditions préalables au développement. Le Programme d’urgence de relance et de développement des régions nord, dont la phase III doit mobiliser plus de 7,5 milliards de Fcfa en 2017, est une réponse à cette préoccupation. Déjà les deux premières phases exécutées pour un coût de 33 milliards ont permis la réhabilitation, la construction et l’équipement de 434 bâtiments administratifs, la fourniture de 120 véhicules et de 893 motos ainsi que l’équipement en informatique. De fait, le gouvernement et les acteurs humanitaires travaillent dans les zones de retour pour l’opérationnalisation des mécanismes d’accueil. Pour ce faire, un plan de retour a été élaboré et prévoit la réhabilitation de 33 sites sur lesquels 12 ont été aménagés. D’autres projets seront également initiés en faveur de cette catégorie de la population avant la fin de cette année.
Signalons que le Burkina Faso compte deux grands camps de réfugiés maliens à savoir Goudoubo et Mentao.