12.000 personnes, véhicules et containers ont été contrôlés du 2 au 8 décembre 2020 par Interpol dans quatre pays d'Afrique de l'Ouest.
Baptisée KAFO II, cette opération coordonnée par Interpol et l'Office des Nations Unies contre les drogues et le crime (UNODC), a ciblé les points chauds de la contrebande : aéroports, frontières terrestres, ports maritimes, du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire, du Mali et du Niger.
Dans leurs filets, les policiers ont saisi une cinquantaine d'armes à feu, 40.593 bâtons de dynamite, 28 cordons détonateurs, 6.162 cartouches de munitions, 1.473 kilos de drogues (cannabis et khat), 2.263 boîtes de médicaments de contrebande et 60.000 litres de carburant de contrebande.
Les détonateurs et dynamites étaient destinés prinicpalement à l'extraction illégale d'or qui constitue une source importante de financement, pour les groupes terroristes armés au Sahel.
L'opération a mobilisé plus de 260 agents de la police, de la gendarmerie, des douanes et des unités aéroportuaires de lutte contre le trafic, ainsi que des services des frontières et du ministère public des quatre pays. Elle a bénéficié du soutien de l'Allemagne, de la France, de l'Italie et de l'Union européenne.
Liens entre trafics et terrorisme
Le trafic d'armes est souvent associé à d'autres formes de contrebande, qui financent les activités criminelles et terroristes dans la région.
Le carburant, saisi au Niger et au Mali, vraisemblablement en provenance du Nigeria, est soupçonné de financer et d'approvisionner Al-Qaida et ses affiliés.
la criminalité fait feu de tout bois, dans le contexte de la crise sanitaire actuelle de la Covid-19, les agents ont également saisi de grandes quantités de gels désinfectants pour les mains, de gants et de médicaments de contrebande, dont le marché est florissant.
"Le trafic d'armes est un business lucratif qui alimente et fait prospérer d'autres activités criminelles", souligne le secrétaire général d'Interpol Jürgen Stock, cité dans le communiqué.
Collecte et analyse de renseignements
Les agents ont été formés par Interpol pour détecter, identifier et tracer les armes à feu illicites jusqu'aux pays de fabrication. En recueillant ces renseignements sur la criminalité avant l'opération, les pays participants ont pu mieux cibler les suspects, les réseaux et les points chauds du trafic d'armes à feu.
"La lutte contre le trafic illicite d'armes à feu nécessite une forte coopération internationale et inter-agences, afin d'identifier la source de ces armes et de traduire les auteurs en justice", a déclaré la Directrice exécutive de l'ONUDC, Ghada Waly. Un coup de pied dans la fourmilière mais pas de quoi perturber durablement les réseaux mafieux et terroristes.
francetvinfo