Rien ne va plus dans la région de Ménaka où depuis mars dernier des terroristes de l’Etat Islamique mènent des incursions meurtrières s’en prenant notamment à des civils innocents. Les combattants de la Coalition MSA/GATIA tentent tant bien que mal d’y opposer une farouche résistance réussissant même à infliger des pertes majeures dans les rangs des assaillants.
Toutefois, ce qui préoccupe le plus c’est surtout qui ne cesse de détériorer. De nos jours, seules les grandes villes de la région de Ménaka semblent épargnées par les violences perpétrées par l’EIGS. Les cercles d’Anderramboucane, d’Inékar et même une partie de Ménaka, touchés par ces violences, ne cessent de se vider de leurs populations. Le seul cercle qui parait plus ou moins épargné c’est celui de Tidermène. Et même là les craintes d’une propagation des violences provoque un déplacement sans précédent des populations espérant trouver refuge un peu plus dans le Nord de la région.
Déjà, ces attaques de l’Etat Islamique dans la région de Ménaka et une partie de Gao notamment dans le cercle d’Ansongo, ont causé la mort de plus de 264 civils et provoqué le déplacement d’environ 15 000 personnes à la recherche de localités plus sécurisées. Malheureusement, ce bilan macabre ne fait que gonfler de jour en jour puisque l’Etat islamique semble concentrer ces efforts dans cette zone située au cours des trois frontières afin d’y établir un sanctuaire. D’autant que les forces Barkhane et Takuba qui y menaient des opérations sont sur le point de se retirer définitivement du Mali. Et que la MINUSMA n’a pas pour mandat de lutter directement contre le terrorisme. Ce qui fait craindre un vide dans la zone.
Face aux terroristes de l’Etat islamique, il n’y a pratiquement que les combattants de la Coalition MSA/GATIA. Leur intervention salutaire avait permis de mettre fin au massacre des populations civiles et mis en déroute les terroristes. Dans ces affrontements d’une rare violence, ces mouvements signataires de l’Accord enregistrent aussi quelques pertes au regard de l’ampleur de la zone.
Les terroristes n’hésitent même pas à procéder à l’exécution sommaire de plusieurs personnes civiles dont des personnes âgées comme ce fut le cas récemment à Inekar-Est. La plupart de ces assaillants proviennent de certains pays voisins et de la zone frontalière du Mali. Outre à la vie des civils, les terroristes s’en prennent également à leurs biens notamment le bétail détruisant ainsi l’économie locale. Dans ces zones, il n’est pas rare de des civils éparpillés un peu partout à la recherche de localités plus sécurisées. Une situation qui fait redouter un drame humanitaire sans précédent.
Face à l’ampleur de la tâche et à l’arsenal dont disposent les terroristes sans compter leur effectif pléthorique, malgré leur engagement, leur détermination et leur bonne foi, ces mouvements signataires de l’Accord, membres de la Plateforme du 14 juin d’Alger, peuvent difficilement faire face à la situation. D’où la nécessité d’un engagement plus concret des autres forces partenaires au risque de voir cette zone transformer en sanctuaire terroriste.