Burkina Faso : Deux réfugiés retrouvés morts alors qu’ils se rendaient à la foire de Boulikessi au Mali

Par kibaru
l'un des deux réfugiés tué

Depuis, le samedi 2 décembre dernier, deux réfugiés maliens, commerçants de leur état, ont été portés disparus. Ce, alors qu’ils avaient quitté le camp de Mentao au Burkina pour se rendre à la foire de Boulikissi au Mali comme d'habitude. Cependant, ce jour-là, de violents affrontements opposaient l’armée burkinabé à des présumés djihadistes, près de la frontière malienne. Selon des sources locales, tous les forains ont été retournés à Djibo et seuls les deux manquaient à l'appel.

Commença alors une longue période de suspens pour les parents de nos victimes qui plus le temps passait commençaient à désespérer surtout que des infos relatives à des corps inanimé à moto sur le lieu de l'affrontement leur parviennent.  Excédés, ils décidèrent d'aller leur recherche.

Dans l’après-midi du jeudi dernier, ils obtinrent l'autorisation d'aller sur les lieux. Après une nuit passée à Bouro, dans la région de Mopti, ils atteignirent enfin ce vendredi le lieu où étaient les cadavres des deux victimes. Selon la même source, aucune autorité n'a voulu accompagner les parents de ces victimes, pas même le HCR ou le DRC.
Une semaine après les faits, les parents de Abdou Ag Alhousseini et de Mohamed Ag Imano découvrent avec horreur les corps des victimes et leur moto calcinée.
Le dénommé Abdou avait son boubou noir déposé sur ses chaussures tandis qu'il gît à quelques mètres le tee-shirt en lambeaux et en pantalon sous-vêtement bleu tâché de sang à la partie inférieure. Il a été sévèrement bastonné et a reçu une balle à la fesse droite et une autre au gosier.
Le second, Mohamed a reçu une balle en pleine tête et ses habits (chemise et jean bleus) portaient les traces de souillure.

Selon la même source, il ne fait aucun doute que les victimes ont subi des sévices corporels avant d'être froidement assassinés. La question qui se pose est de savoir qui se cache derrière ce double meurtre ? Surtout qu’aucun document (attestations de réfugiés, billets de sortie...) n’a été retrouvé sur les victimes. La source conclut à une volonté des responsables de ce double meurtre de faire passer ces réfugiés pour des malfrats. Par ailleurs, ces derniers ont été dépossédés des montants qu’ils avaient et leur moto incendié.

En tout cas, il est nécessaire qu’une enquête soit ouverte afin de faire toute la lumière sur cette affaire qui risque de faire grand bruit dans les jours à venir.