C’est à travers un communiqué rendu public, le mercredi 20 décembre dernier que l’ultimatum a été lancé. Ainsi, les différents mouvements signataires de l’accord, ont accordé un délai de 72 heures, à compter du jeudi 21 décembre, aux militaires afin qu’ils restituent les armes et autres équipements militaires qu’ils ont confisqués.
Tout a commencé au cours de la première opération menée dans la zone de Tessit par une patrouille de la force conjointe du G5 Sahel (composée des militaires maliens, nigériens et burkinabé) soutenue par les soldats français de Barkhane, le 7 novembre dernier. Sept combattants de la CMA avec leurs équipements militaires avaient été arrêtés. Après vérification de leur identité réelle, ils ont été relâchés, en plus de quelques véhicules qu’ils détenaient. Cependant, leurs armes et autres munitions n’ont pas été restituées.
Quelques jours plus tard, à la faveur d’une nouvelle mesure décrétée par le gouverneur de Gao réglementant la circulation dans la région, de nouvelles armes et d’autres équipements militaires (dont des véhicules et des motos) appartenant aux mouvements armés ont été saisis par les militaires. Lesquels refusent pour l’heure de restituer ces armes précisant qu’elles proviennent des stocks de l’armée pillés lors du déclenchement de la rébellion en 2012. C’est d’ailleurs le cas pour la plupart des armes détenues par les mouvements signataires.
Ainsi, les trois exigences posées par les mouvements sont : la restitution de tous matériel et équipement militaires (véhicules, motos et armes) confisqués par les forces armées maliennes et appartenant aux groupes armés; l'exigence d'une gestion concertée dans le cadre de la sécurité et la mise en œuvre de l'Accord; l'annulation de la décision n°0649-2017-CAB-GRG portant règlement de la circulation qui entrave la paix et la libre circulation des personnes et de leurs biens. Pour eux, si ces conditions ne sont pas satisfaites d’ici l’expiration de leur ultimatum prévu ce samedi 23, ils vont suspendre leur participation au sein des différentes instances de mise en œuvre de l’accord. De quoi entraver encore plus le processus de paix qui n’arrive pas à atteindre sa vitesse de croisière.