De nombreux articles ont été publiés ces derniers mois, évoquant la position de la Mauritanie qui a été parfois accusée de complicité avec les groupes rebelles et quelques fois indexée comme la base de départ des assaillants qui attaquent impunément les localités maliennes à proximité de la frontière commune. Des diatribes périodiquement distillées dans la presse malienne dans le dessein de nuire à ce pays et à ses rapports avec le Mali.
Malheureusement pour leurs auteurs, ces articles ne s’appuient sur aucune information précise ou vérifiée. Leur contenu n’étant que le fruit des imaginations et des fantasmes de journalistes désireux d’apparaitre comme des connaisseurs du dossier complexe de cette crise du nord qui tient en haleine tous les Maliens ainsi que leurs amis et partenaires.
En fait, la réalité de l’attitude de la Mauritanie face à cette affaire du nord du Mali est toute autre. Elle est à percevoir à travers les déclarations des officiels mauritaniens, à leur tête le Président Mohamed Ould Abdel Aziz, qui ont, dès le début de la crise, exprimé leur attachement à la stabilité du Mali, à l’intégrité de son territoire et au respect de sa souveraineté, tout en préconisant la voie du dialogue comme meilleure option pour parvenir à un règlement consensuel et définitif de ce problème qui n’a que trop duré.
La Mauritanie, à l’instar des autres pays voisins, a certes accueilli des milliers de ressortissants des régions du nord, fuyant les combats et l’occupation des terroristes. Mais, elle n’a jamais toléré sur son territoire des activités politiques ou même culturelles hostiles au Mali. Tout comme, elle n’a jamais permis à un quelconque individu ou groupe d’utiliser son territoire pour s’organiser et mener des opérations militaires ou criminelles contre le Mali ou ses populations.
En ce sens, qu’aucun refugié n’est autorisé à posséder une arme au niveau des sites ou à son lieu de résidence. Et, ceux d’entre eux qui en détenaient avaient été, chaque fois, désarmés avant de pénétrer sur le sol mauritanien. Ce qui avait été le cas du seul petit groupe d’éléments du MNLA qui étaient arrivés au même titre que les autres refugiés et dont les quelques armes demeurent à ce jour saisies et stockées par l’armée mauritanienne.
La Mauritanie s’est, en outre, rapidement associée aux efforts de la communauté internationale accourue au chevet du Mali pour l’aider à trouver une solution à cette crise. Elle a activement pris part aux discussions qui ont abouti à la signature de l’Accord préliminaire à Ouagadougou, ainsi qu’à toutes les démarches visant à favoriser les négociations inclusives suggérées dans ce cadre.
Un engagement qui s’est particulièrement illustré, les 22 et 23 mai dernier, lorsque le Président Mohamed Ould Abdel Aziz, informé des événements fâcheux de Kidal, a aussitôt suspendu des voyages officiels en Afrique du Centre et de l’Est pour venir au Mali et effectuer un déplacement risqué sur le terrain pour arracher un cessez-le-feu salutaire qui a permis de stopper une bataille dont on ne pouvait prédire les conséquences.
Aussi, la Mauritanie est-elle impliquée depuis le début dans les pourparlers d’Alger ayant abouti à un accord de pax, en jouant discrètement et efficacement un rôle capital au sein de l’équipe de Médiation dirigée par l’Algérie. Faut-il ici préciser qu’elle a été amenée, à ce titre, à user maintes fois de son influence pour faciliter les discussions ou annihiler certaines réticences.
Mais, tout ce que fait la Mauritanie pour le Mali, elle le fait humblement, sans tambours, ni trompettes. Elle le fait parce que, comme l’avait dit le Président Ould Abdel Aziz, c’est son devoir et que le Mali, auquel elle est liée par d’innombrables liens, est en droit d’attendre d’elle tout. Elle le fait aussi parce qu’elle est convaincue que de la stabilité du Mali dépendent la sienne et celles de l’ensemble des pays de la sous-région. Elle le fait, surtout, en ayant la pertinente vision que la paix au Mali, sur la base d’une résolution définitive de la question du nord, passe nécessairement par des négociations entre toutes les parties maliennes concernées et un accord politique qui prendra en compte, dans la mesure du possible, les désidératas des uns et des autres.
Elle le fait, enfin, parce qu’elle a de tous temps nourri des sentiments de fraternité et de bon voisinage pour le Mali qui les lui rend bien d’ailleurs, en témoigne l’affirmation du Président IBK s’adressant à son homologue dans son discours d’investiture: « la géographie et l’histoire nous ont fait frères, plus que voisins », confirmant en cela la force des liens unissant les deux pays.