Le Service des Essences des Armées va déployer pour la première fois ses nouveaux camions citernes « CaRaPACE » au Mali

Par kibaru

Le Service des Essences des Armées n’est pas souvent mis au premier plan. Et pourtant, sa contribution aux opérations menées par les forces françaises est essentielle. Ainsi, en 2017, dans la bande sahélo-saharienne, il a distribué plus de 16 millions de litres de carburant terrestre à la force Barkhane, dont les véhicules ont parcouru en convoi, durant la même période, 1.822.905 km (soit 40 fois le tour de la terre).

Selon des chiffres donnés en 2015 par l’État-major des armées (EMA), le détachement du SEA au Sahel comptait environ 80 spécialistes pour assurer la gestion de « du plus important dépôt de campagne en Afrique, avec une capacité de stockage de 4.800 m3 de carburant à N’Djamena (Tchad) et 2.000 m3 à Niamey (Niger) et Gao (Mali). »

Pour ses missions, le SEA utilise 118 ESRC [Ensemble semi-remorque citerne], dont les 30 derniers à être entrés en service [en 2013] sont blindés, des « moyens porteurs » de type « CCR » Iveco et Renault et 59 CBH (+33 remorques de 18m3).

En 2016, lors  du salon Eurosatory, le SEA avait présenté son futur camion citerne : le CaRaPACE, pour Camion Ravitailleur Pétrolier de l’Avant à Capacité Étendue. Commandé à 34 exemplaires, ce dernier n’a, jusqu’à présent, jamais été déployé sur un théâtre extérieur alors qu’il a justement été conçu pour « franchir des terrains difficiles, s’intégrer dans le commandement opérationnel d’un convoi logistique en situation très hostile et participer à la surveillance et à la riposte armée quand cela est nécessaire. »

Cependant, à l’occasion de journée de la Logistique, organisée la semaine passée par le Commandement de la logistique des forces de l’armée de Terre [COM LOG], le SEA a indiqué le CaRaPACe serait très prochainement envoyé dans la bande sahélo-saharienne, plus précisément au Mali, dans le cadre de l’opération Barkhane.

« Ces dernières années, les combattants logisticiens ont payé un lourd tribu à cause des attaques subies lors des convois (principalement par IED). L’armée de Terre a vraiment besoin de ces nouveaux types de véhicules mieux protégés pour assurer la sécurité de ses hommes et donc pour le succès des missions », a fait valoir le COM LOG, via sa page Facebook.

Le « tracteur » du CaRaPACE se compose d’un châssis Scania 8×6 et d’une cabine blindée de niveau 2B. Quant à sa remorque, elle porte une citerne monocompartiment en acier inoxydable d’une capacité de 22 m3.

La particularité du CaRaPACE est qu’il peut également assurer des missions de type FARP [Forward Amunition and Refuelling Point – point de recomplètement munition et carburant dans la profondeur], notamment au profit du soutien des forces spéciales. En outre, il est doté d’un tourelleau 12,7 mm téléopéré Kongsberg type S2, d’un système amovible de grille de protection contre les tirs de roquettes RPG7 et de brouilleurs anti-IED.

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