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Présidentielle 2018 : Malgré les appréhensions, Ménaka et Talataye réalisent un parcours sans faute

Par kibaru

Contrairement aux informations qui avaient circulé peu avant la tenue du scrutin présidentiel passé, la région de Ménaka a réussi ce grand rendez-vous électoral. La participation des populations au vote dans cette région a été massive. Ce, plus que dans d’autres régions censées ne pas avoir vécu les conséquences de la crise sécuritaire de 2012. La sécurité a été assurée d’une main de maître essentiellement par les combattants de la Coalition MSA/GATIA. Dans tous les bureaux de vote ouverts dans la région, il y avait de longues files d’attente durant les deux tours du scrutin présidentiel.

Les premiers à avoir montré l’exemple, ce sont bien les autorités, les élus locaux et les notabilités de la région qui se sont mobilisés. L’ambiance était plutôt bon enfant et joyeuse.

Le drapeau malien flotte désormais à Talataye

Même Talataye - qui est la commune nomade la plus peuplées du Mali - où les regards étaient tournés a participé à cette fête de la démocratie. Pourtant, il y avait beaucoup de craintes dans cette commune à cause des perturbations que les scrutins précédents y ont connues. D’ailleurs, des mauvaises langues avaient pris cet exemple pour annoncer l’impossibilité de tenir une élection sur place arguant que la commune a été vidée de sa population à cause de l’insécurité. Contacté par nos soins, à la veille du 1er tour de la présidentielle, le sous-préfet de Talataye, le capitaine Hamadoun Indakoun avait démenti estimant que toutes les dispositions matérielles, techniques et sécuritaires avaient été prises pour que ce rendez-vous électoral soit couronné de succès. Et ce qui a été fait visiblement au regard de la mobilisation des populations et leur enthousiasme pour venir glisser leurs bulletins dans les urnes. Cerise sur le gâteau, le drapeau malien qui avait été descendu peu avant le déclenchement officiel de la rébellion de 2012, flotte désormais à Talataye. 

La sécurité très bien assurée par la Coalition MSA/GATIA

Bien qu’étant le volet qui a le plus retenu l’attention de plusieurs opinions, la sécurité était très bien assurée puisqu’aucun incident n’a été signalé. En effet, contrairement à certaines régions où le vote n’a eu lieu que dans la capitale, à Ménaka toutes les grandes agglomérations et les localités environnantes ont participé au scrutin présidentiel de 2018. Ainsi, outre Ménaka ville, on pouvait aussi noter les communes de Talataye, Inékar, Tidermène, Andéramboukane, Alata… Au niveau de toutes ces localités, l’élément qui a permis aux populations de se mobiliser c’est surtout la sécurité qui était essentiellement assurée par les combattants de la Coalition MSA/GATIA. Lesquels n’ont négligé aucun détail pour que le vote puisse avoir lieu sans aucun incident. Dans cette zone, certes la quasi-totalité des bases que la branche de l’Etat Islamique au Grand Sahara d’Adnan Abou Al-Walid Al-Sahraoui y détenait, ont été détruites. Ce qui n’empêche pas à la vigilance d’être de mise au regard des incursions souvent opérées désespérément par les individus se réclamant de ce groupe. C’est notamment le cas avec les exactions commises dans certains campements dans la région de Ménaka.

A noter aussi qu’à deux reprises ce groupe s’est signalé durant ce scrutin. La première fois c’était au lendemain du 1er tour de la présidentielle lorsque des éléments de l’EIGS ont tué, à bout portant, le chef d’état-major adjoint du MSA (Mouvement pour le Salut de l’Azawad) Hamad Ahmed, le lundi 30 juillet en début de soirée, alors qu’il sortait d’une mosquée à Ménaka. S’y ajoute l’attaque à la mine, survenue au lendemain du second tour de la présidentielle soit le lundi 13 août, contre un véhicule à bord duquel se trouvaient plusieurs membres du Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA) près de Agarangabo, localité située à environ 40 km au Nord-Ouest de Ménaka. Le bilan faisait état d’un combattant répondant au nom de Younous Ag tué et deux autres légèrement blessés.

Même si ces deux attaques qui portent la signature de l’Etat Islamique dans le Grand Sahara ne semblent pas directement liées à la présidentielle, toujours est-il que cela montre à quel point, l’heure doit être à la vigilance. Raison pour laquelle les combattants de la Coalition MSA/GATIA ne ménagent aucun effort pour assurer la sécurité dans la zone pour une circulation sans entrave des personnes et de leurs biens.