Lors de son passage à l’émission «MALI KURA TASSIRA » sur le plateau de la chaine nationale, ORTM, la ministre de la santé et des Affaires sociales, Mme Diéminatou Sangaré n’a pas fait que rassurer les Maliens sur la disponibilité d’une meilleure qualité de l’offre de la santé. Elle a surtout convaincu toute l’opinion sur le renouveau en cours du système sanitaire malien sous l’impulsion des plus hautes autorités du pays. Pour ce faire, près d’une année après sa nomination à la tête de ce département, elle a entamé de véritables travaux d’Hercule afin de réaliser l’objectif fixé à savoir « zéro évacuation sanitaire ».
Ce n’est pas un simple vœu pieux, mais une véritable orientation dictée par les plus hautes autorités du pays à leur tête le Président de la Transition, le Colonekl Assimi Goïta dont la vision est de « à tout Malien de se soigner au Mali ». Pour y parvenir, des projets prioritaires ont été identifiés et dont la mise en œuvre a même commencé pour certains pour un coût minimum estimatif de 500 milliards de FCFA. Le chantier est certes vaste et grandiose, mais pour qui connait la volonté, le professionnalisme, le dévouement et l’engagement de MmeDiéminatou Sangaré, il n’y a pas de mission impossible. Elle l’a d’ailleurs prouvé partout où elle est passée.
S’adressant aux journalistes, l’émission «MALI KURA TASSIRA », Mme le ministre de la santé a assuré que son départementpoursuit la mise en œuvre du programme de développement socio-sanitaire (PRODESS IV, 2020-2023). Toutefois, elle n’a pas manqué de rappeler que « conformément aux orientations du Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, traduites dans le Plan d’Actions du Gouvernement de transition, sous la conduite du Premier, Dr Choguel Kokalla Maïga », des ajustements nécessaires ont été apportés à ce document en vue de le rendre plus efficient et efficace. Ainsi, on comprend que le fait de « permettre à tous les Maliens de se soigner au Mali » est loin d’être un slogan creux, mais une volonté politique exprimée au plus haut niveau.
Principaux axes du renouveau du secteur
Dans son intervention, elle a indiqué que ce renouveau du secteur de la santé au Mali se décline en trois axes principaux. Il s’agit, à l’en croire : de développer l’offre de santé de qualité accessible géographiquement ; de Mettre en place un dispositif de financement de la demande de santé, à travers un mécanisme de tiers payant en vue de parvenir à la couverture santé universelle ; et d’apporter le concours de l’Etat à toutes les populations dans le besoin.
Des problèmes structurels du système de santé à corriger
Saluant les efforts consentis par ses prédécesseurs, elle a toutefois relevé quelques dysfonctionnements empêchant le secteur d’offrir aux Maliens la qualité des soins recherchés. Parmi ceux-ci, on peut noter entre autres : l’insuffisance et l’instabilité des ressources humaines, surtout les spécialistes avec une faible motivation du personnel et une mauvaise répartition. Le ratio national personnel de santé sur population est de 6 professionnels de santé /10 000 habitants contre une norme de 23/10 000 habitants ; l’insuffisance du plateau technique des structures de soins, y compris le problème de maintenance des équipements et matériels médicochirurgicaux ; l’arrêt de certains chantiers de travaux de construction (CSRèf de Kolokani, de la Commune IV, de Farako, le Bloc de cardiologie du CHU Point G, hôpitaux de Koulikoro, de Koutiala, siège ANTIM …) ; l’accumulation des arriérés de paiements de la PPM rendant difficile l’approvisionnement régulier du pays en médicament ; vaccins, réactifs (avec souvent des ruptures) ; la non-opérationnalisation de la clinique périnatale Mohamed 6 qui prend en charge les urgences de la mère et de l’enfant, dont les travaux ont été achevés en 2016 et dont l’acte de donation date de 2020 ; la lenteur dans l’adoption de certains textes législatifs et réglementaires (exemple loi sur le sang humain qui était à l’AN depuis 2019) ; la faible couverture des populations par les mécanismes de protection sociale (AMO et le RAMED) ; l’inadaptation des textes qui régissent le socle juridique des organismes de Protection sociale au Mali ; l’existence de systèmes d’informations parcellaires (non intégrés).
De vastes et innovants chantiers pour améliorer la santé des Maliens
Afin de corriger ces anomalies constatées dans notre système de santé, elle a entrepris d’importantes réalisations au grand bonheur de tous les Maliens. Pour y arriver, elle a tenu à saluer l’accompagnement des Hautes autorités, du Ministère de l’Economie et des Finances, des partenaires techniques et financiers et des pays amis. Parmi les vastes chantiers que Mme Diéminatou Sangaré s’est attaquée figure en bonne place le renforcement du plateau technique des hôpitaux et centres de santé. C’est dans ce cadre qu’elle a entrepris de nombreux travaux tels que : l’implantation de centrales d’oxygènes (Point G, hôpital du Mali, hôpital dermatologique) ; le Renforcement de la centrale d’oxygène du CHU Gabriel Touré ; l’achèvement de la construction du CSRef de Kolokani et son inauguration ; la levée des réserves de construction du CSREF de la commune 4 du district de Bamako ; de réhabilitation de Centres de Santé Communautaire ; de l’ouverture d’une unité de réanimation pédiatrique et d’une unité de prise en charge Covid-19 au Centre Hospitalier Universitaire Gabriel TOURE ; de construction des hôpitaux de Koulikoro et de Koutiala ; l’achèvement de l’unité pédiatrique du CSREF de la commune1 ; du CSREF de Farako, etc. Ce n’est pas tout. Même les infrastructures qui tenaient les Maliens en cours n’ont pas été épargnées par ces travaux. Il s’agit notamment de la reprise des travaux de construction ainsi que l’équipement du Bloc de cardiologie du CHU Point G sont en cours ; l’ouverture de la clinique Mohammed 6 : les problèmes d’eau et d’électricité ont été résolus, la formation du personnel a débuté avec l’équipe marocaine et elle se poursuit ; l’achèvement de la construction d’un entrepôt moderne pour la PPM à Koulikoro et celui de construction et l’inauguration de trois centres de paiement de la CMSS.
L’équipement des structures sanitaires comme cheval de bataille
Par ailleurs, d’autres infrastructures sanitaires ont été renforcées en équipements et en logistiques. Parmi celles-ci figurent 15 CSCOM. S’y ajoute la réception des équipements d’imagerie médicale au CHU POINT G, à l’Hôpital de dermatologie de Bamako, au CNOS. Aussi, il faut signaler que concernant les équipements de lutte contre Covid-19, il y a notamment eu la fourniture et l’installation de respirateurs, moniteurs, autoclaves et de divers équipements connexes et matériel de protection et de prévention dans tous les centres de prise en charge. Ce même travail a été fait au niveau des blocs opératoires, de laboratoires modernes, de fauteuils dentaires, endoscope digestif, appareil de champs visuel. Dans la foulée, le département a également assuré l’équipement partiel du service d’urgence et de réanimation de Gabriel TOURE.
Tandis que pour celui du Point G dont l’ouverture a eu lieu le 23 décembre 2021, il a été équipé au complet. Sur le plan de la logistique, on peut citer l’acquisition de véhicules pour les supervisions, des ambulances dont certaines médicalisées, de motos pour stratégie avancée, de motos ambulances pour les CSCom et de groupes électrogènes. Sans compter le renforcement de la capacité de la chaîne de froid à travers l’acquisition de camions utilitaires pour la distribution de vaccins et consommables, de matériels ultra-froids pour la conservation des vaccins covid-19 et de réfrigérateurs (électriques et solaires).
La pandémie de Covid-19 réduite à la portion congrue
Signalons aussi que grâce aux efforts consentis par le département sous l’impulsion de Mme Diaminetou Sangaré la lutte contre la pandémie de la Covid-19 a connu des résultats tangibles. Ainsi, même si la maladie à coronavirus demeure, son taux de positivité a fortement baissé de 19,87% à 2,26% et un taux de guérison de plus 97%. Le département entend poursuivreles actions de lutte à travers l’intensification des campagnes de vaccination et la détection précoce suivie de la prise en charge. A cette situation, il convient de préciser que des ajustements nécessaires ont été faits et les tests ont été décentralisés dans les régions. Parmi les actions initiées dans ce sens on peut noter le Réaménagement et l’équipement de salles de réanimation pour la prise en charge des cas grave de Covid-19 (augmentation de capacités en lits de plus de 50%) ; la dotation des structures de 53 respirateurs et de 23 moniteurs pour la prise en charge des cas graves de Covid-19 et l’approvisionnement en vaccins contre la Covid-19.
Le défis de l’approvisionnement en médicament relevé haut la main
Sur le plan de l’approvisionnement en médicaments, deux actions majeures ont été initiée à savoir l’approvisionnement des formations sanitaires en médicaments et consommables médicaux y compris les vaccins ainsi que la lutte contre la vente illicite des médicaments : destruction des médicaments et produits impropres à la consommation d’un poids total de 450 tonnes et 120 kg. En outre, une partie des arriérés de la Pharmacie Populaire du Mali (PPM) est en cours de paiement (environ 5 milliards sur 11 milliards FCFA) et des échanges vont se poursuivre avec le MEF pour trouver une solution définitive (à l’issue d’un audit desdits arriérés). Cette situation ne va pas affecter l’approvisionnement régulier du pays en médicaments puisque des dispositions ont été prises pour éviter la rupture.
Des efforts sont aussi été consentis afin de renforcer l’autonomie énergétique et en eaupour toutes les structures de santé.
Des textes novateurs pour la consolidation des acquis
Conscient du fait que ces acquis pourront difficilement être consolidés sans des dispositions législatives et réglementaires, une quinzaine de texte ontété adoptés. Parmi ceux-ci figurent la Loi relative à la modification de l’Ordonnance n°2019-011/P-RM du 27 mars 2019 portant création de l’Institut national de Santé publique ; la loi relative au sang humain et ses dérivés ; l’Ordonnance portant modification de la Loi n°02-050 du 22 juillet 2002 portant loi hospitalière ; l’Ordonnance portant création de l’Agence Nationale d’Evaluation et d’Accréditation des Etablissements de Santé ; le décret fixant les modalités d’application de la Loi n°2018-027 du 12 juin 2018 relative aux droits des personnes vivant avec un handicap ; le Décret fixant les modalités d’application de la Loi N°2018-074 du 31 décembre 2018 portant institution du Régime d’Assurance Maladie Universelle ; Le Décret fixant les modalités d’application de la Loi 2018-053 du 11 juillet 2018 portant code des pensions des fonctionnaires, des militaires et des parlementaires ; le Décret fixant le détail des compétences transférées de l’Etat aux Collectivités Territoriales en matière de santé ; le décret fixant les conditions de création et les principes fondamentaux de fonctionnement des Centres de Santé Communautaire (CSCom) ; le Décret instituant le Registre Social Unifié (RSU) ; le Décret fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de l’Agence Nationale d’Evaluation et d’Accréditation des Etablissements de Santé ; le Décret fixant le cadre organique de l’Inspection de la Santé ; le Décret instituant la journée des Pupilles au Mali ; le décret déclarant Pupilles de la Nation en République du Mali ; le décret déclarant Pupilles de l’Etat en République du Mali.
La protection sociale au centre des préoccupations
Cinq projets de textes relatifs aux ordres professionnels de la santé ont été examinés en Réunion Interministérielle et seront adoptés dans les prochains jours. Un dernier texte relatif à l’exercice privé de ces professions est en cours de finalisation.
Pour ce qui est de l’opérationnalisation du RAMU(Régime d'Assurance Maladie Universelle) une étude complémentaire sera réalisée très prochainement en vue de prendre les dernières décisions.
Il faut signaler que des chantiers d’extension du champ d’application matériel de la protection sociale sont en cours par l’opérationnalisation du régime de retraite complémentaire par capitalisation et de la branche des Accidents de travail et maladies professionnelles au profit des fonctionnaires, des députés et des militaires.
Pour la satisfaction des assurés sociaux et des usagers, les organismes de protection sociale ont mis en place dans le cadre renforcement du dispositif relation client des espaces d’accueil dédiés dans certaines structures et avec la disponibilité d’une ligne verte.
Aussi, les avant-projets de textes pour la transposition des dispositions du socle juridique de la Conférence Interafricaine de la Prévoyance Sociale (CIPRES) dans la législation nationaleont été élaborés et un atelier national est programmé en juillet 2022. C’est le cas également du forum sur la retraite.
Le processus d’enrôlement de 3 millions de bénéficiaires du RAMED (Régime d'assistance médicale) a démarré.
Pour l’apaisement du climat social, le cadre de dialogue social a été institué dans les structures relevant du département.
Des perspectives très prometteuses pour le secteur de la santé
Malgré toutes ces réalisations pour satisfaire la demande des Maliens sur la qualité de l’offre de la santé, le département n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. C’est ainsi qu’une série d’action sont prévues dans les années afin de trouver des solutions idoines aux insuffisances. On peut citer entre autres : la mise en œuvre du régime d’assurance maladie universelle ; l’enrôlement de 3 millions de bénéficiaires du RAMU ; la transposition du socle juridique applicable aux organismes de protection sociale des pays membres de la CIPRES ; l’élaboration du plan de santé numérique ; l’Achèvement du siège R+5 ultramoderne et écologique de l’ANTIM ; l’amélioration de l’accueil et de la prise en charge des patients ; l’amélioration de l’hygiène dans nos structures de santé ; l’élaboration d’une politique nationale de maintenance des équipements biomédicaux ; la décentralisation du Centre National de Transfusion sanguine ; le retour des aides-soignants dans le dispositif des hôpitaux ; le renforcement des capacités en termes de ressources humaines ; la poursuite de la relecture des textes ; la transformation effective des csref en hôpitaux de district ; la Réalisation d’un hôpital de 4ème référence qui prendra en charge les principales causes d’évacuation sanitaire ; la Réalisation d’un nouvel Hôpital Régional à Kayes ; la restructuration et la mise à niveau des CHU ; le remplacement de la totalité de la literie de toutes les structures de santé ; la Réalisation de deux cliniques par l’Algérie à Gao et Kidal ; l’extension et la modernisation de l’hôpital de Tombouctou ; la Construction du Siège des structures (CPS-CEPRIS-DRH) ; la Construction du siège de l’ONAPUMA ; la construction du siège des ordres des professionnels de la santé ; l’extension de l’hôpital de Dermatologie ; la construction d’un pavillon d’hospitalisation de 100 lits à l’hôpital du Mali.
Autant de réalisations qui rendent les Maliens fiers de leur système de santé. Des acquis difficiles à obtenir sans l’implication personnelle de la ministre Diéminatou Sangaré qui veille au grain pour traduire en acte la vision des plus hautes autorités du pays de faire rayonner le secteur de la santé au Mali.
Fatoumata Mah Thiam KONE