Le Radisson Blu de Bamako a abrité, le samedi 3 mars dernier, un dialogue intergénérationnel, initié par la branche malienne du Réseau des adolescents et jeunes en Population et développement de l'Afrique de l'Ouest et du Centre (AfriYANen anglais). La rencontre, animée par le Directeur Régional de l’Afrique et de l’ouest et du Centre de l’UNFPA, M. Mabingue Ngom, venu du Sénégal et le Coordinateur d’AfriYan/Mali, Hafizou Boncana, visait à créer un espace d’échanges entre les jeunes et les aînés « la croissance démographique et le développement en Afrique : rôle de la jeunesse dans la capture du dividende démographique ».
D’emblée, le coordinateur de la branche malienne d’AfriYan, Hafizou Boncana a planté le décor de cette rencontre, en ouvrant les discussions sur le thème "Investir dans la jeunesse pour la capture du Dividende Démographique". Pendant deux heures, les questions posées par l’assistance ont tourné autour de l’atteinte des Objectifs du Développement Durable, de l'emploi des Jeunes, du rôle de la jeunesse dans la prévention des conflits (résolution 2250), de la gouvernance, etc. C’est donc un dialogue franc et sincère qui s’est instauré pour permettre aux jeunes de comprendre tous ces nouveaux défis liés aux changements démographiques.
Selon le coordinateur de la branche malienne d’AfriYan, Hafizou Boncana, il s’agit d’une occasion stratégique pour les jeunes leaders de s'engager dans des activités de plaidoyer, de dialogue politique et de prise de décisions de haut niveau sur des questions clés qui touchent les jeunes. Ceci, en conformité avec le thème de l’Union africaine en 2017, à savoir «Tirer pleinement profit du Dividende Démographique en Investissant dans la Jeunesse ».
Il a également rappelé le regain d’intérêt suscité au cours des deux dernières décennies par le lien entre la population et le développement. Ce qui a d’ailleurs favorisé l’adoption du Programme d'action de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD) et l'Agenda pour le développement durable de 2030.
Actuellement, le concept qui émerge le plus c’est celui de «dividende démographique». Il s’agit ainsi de contribuer à l’accélération de la croissance économique et mener vers le développement durable à travers la maîtrise de la croissance démographique.
Il a également saisi l’occasion pour remercier l’UNFPA pour ses efforts qui ont contribué à la création de la branche malienne d’AfriYan composée de 23 associations et organisations de la jeunesse.
Il a insisté sur la nécessité de la disponibilité d’un capital humain de qualité seul à même d’assurer le maintien d’une croissance économique forte et durable. Cela s’acquiert par l’éducation et l’expérience, et suppose une bonne santé et une résistance aux maladies, a-t-il souligné.
L’occasion a été mise à profit par le Coordinateur d’AfriYan/Mali pour rappeler les objectifs de ce réseau à savoir : Engager le plaidoyer de haut niveau et la mobilisation de ressources pour la mise en œuvre et le suivi des plans d’actions et de la feuille de route alignés sur le Dividende Démographique et les Objectifs de Développement Durable ; Promouvoir et accompagner l’intégration et la priorisation des questions de jeunesse, de genre dans les politiques, programmes et projets de développement aux niveaux national et régional. Il a mis l’accent sur la nécessité d’impliquer les jeunes dans la prise de toutes les décisions qui les concerne au risque d’aller à l’encontre de leurs aspirations.
A sa suite, le Directeur Régional de l’Afrique de l’Ouest et du Centre de l’UNFPA, M. Mabingue Ngom a rappelé les quatre piliers de la feuille de route de l'Union Africaine sur le Dividende démographique, à savoir l’Emploi et l’Entrepreneuriat, l’Education et le Développement, la Santé et le Bien-être, le Droit à la gouvernance et l’Autonomisation des jeunes. Il a félicité le Mali pour avoir été l’un des premiers à ratifier ce document tout en exhortant les autorités à faire davantage pour que les couches vulnérables telles que les jeunes, les femmes et les filles puissent s’épanouir pleinement et participer au développement de leur pays.
Pour lui, aucun pays ne peut se développer en marginalisant plus de 60% de sa population. Il a aussi évoqué certaines difficultés auxquelles l’Afrique est confrontée telles que le taux élevé de fécondité, l’accès limité aux services de planification familiale, la déscolarisation, les mutilations génitales féminines, les violences basées sur le genre…
Il a soutenu que tout ceci explique en partie l’émergence des défis comme l’extrémisme violent et la radicalisation, le taux élevé de chômage et l’immigration clandestine. Des défis qui ne participent pas à la construction de sociétés fortes. C’est ainsi qu’il a insisté sur la nécessité d’aller vers la rupture en investissant dans les actions stratégiques.
Il faut rappeler que depuis sa mise en place, la première activité phare d’AfriYan/Mali était la tenue d’un atelier national de renforcement de capacités des organisations de jeunes membres d’AfriYAN/Mali, à Ségou, du 16 au 19 décembre dernier. Il y était notamment question de l’élaboration d’un plan stratégique quadriennal 2018-2021 pour un démarrage effectif des activités d’AfriYan/Mali. Par ailleurs, le coordinateur du réseau, Hafizou Boncana était récemment à Johannesburg, en Afrique du Sud où il a participé à la 8e Conférence Africaine sur les droits à la santé sexuelle en présence de l’envoyé spécial du Secrétaire Général des Nations pour la Jeunesse, les 12 et 13 février 2018.