2e session ordinaire de la conférence des Chefs d’Etat du G5 Sahel : La force sahélienne conjointe bientôt opérationnelle

Par kibaru
Conférence de presse de clôture

La 2e session ordinaire de la conférence des Chefs d’Etat du G5 Sahel s’est tenue ce lundi 6 février, au Centre international de conférences de Bamako. Pour la circonstance, les cinq chefs d’Etat composant cette organisation, à savoir Ibrahim Boubacar Kéïta pour le Mali, pays hôte, Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie, Roch Marc Christian Kaboré  du Burkina Faso, Idriss Déby Itno du Tchad et Mahamadou Issoufou du Niger ont participé aux travaux. La qualité de cette rencontre a été rehaussée par la participation en tant qu’invité spécial du Président Alpha Condé, récemment investi dans ses nouvelles fonctions de président de l’Union africaine à l’issue du 28 sommet de l’organisation qui s’est tenu les 30 et 31 janvier dernier, à Addis-Abeba, en Ethiopie.

Parmi les annonces phares de cette rencontre placée sous le thème « la situation sécuritaire au Mali et son impact dans le Sahel » on retiendra la désignation du président Ibrahim Boubacar Kéïta à la tête du G5 Sahel en remplacement du Chef de l’Etat Tchadien Idriss Déby Itno. Il assurera cette fonction pour un mandat d’au moins un an.

Les Chefs d’Etat de cette organisation ont également appelé à la Communauté internationale à créer dans les meilleurs délais le cadre approprié pour la mise en place de la force conjointe du G5 Sahel. Pour cela, ils ont demandé la définition d’un mandat clair de l’Union africaine et de l’Organisation des Nations Unies. S’y ajoute un financement soutenu de cette force conjointe. En fait ce que demandent ces chefs d’Etat c’est la mise en place des règles claires en vue de combattre plus efficacement contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière et toutes sortes de trafics illicites dans le cadre d’une approche globale et concertée.

D’ailleurs, selon le président sortant de cette organisation, le Tchadien Idriss Déby Itno, la souveraineté du Mali n’est pas négociable. Pour ce faire, il préconise la création rapide de cette force et son soutien par la Communauté internationale afin de distinguer les véritables acteurs du processus de paix au Mali et ceux qui y sont hostiles afin de les combattre vigoureusement. Pour lui, seule cette force pourra faire ce travail comme il se doit.

Lui emboitant le pas, le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz a indiqué que le Mali ne sera pas seul dans cette épreuve. Avant d’insister sur le fait que dans les jours à venir, le G5 Sahel se fera plus remarquer en terme de sécurisation des frontières et mise en place des projets de développement au profit des population vivant dans cet espace.

De son côté, le Président Ibrahim Boubacar Kéïta a regretté le fait que les évolutions majeures annoncées pour le renforcement des moyens d’actions de la MINUSMA à travers la Résolution 2295 du Conseil de Sécurité de l’ONU ne soient toujours pas effectives. Il a soutenu que cette mission onusienne continue à souffrir d’un manque cruel de matériel et d’effectif.

Les Chefs de l’Etat de cette organisation se sont aussi félicités de la récente mise en place d’une force multinationale du Liptako Gourma regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger pour sécuriser leurs frontières communes. Celle-ci est une composante de la force conjointe du G5 Sahel conformément aux recommandations du Sommet des Chefs d’Etat de cette organisation tenu en novembre 2015 à Ndjamena.

Conscients du fait que la sécurité et le développement sont indissociables, ils ont également décidé de la mise en place d’un fonds spécial pour financer les activités de défense et de sécurité. S’y ajoutent une suppression de visas pour tout type de passeport pour les ressortissants des Etats-membres et la promotion de leurs produits locaux. Toutefois, un appel urgent a été lancé en direction de la Communauté Internationale afin de soutenir cette initiative.

Lancée en 2014 en Mauritanie, celle-ci vise à coordonner les différentes stratégies sahéliennes des Organisations telles que l’ONU, l’UE, l’UA, la CEDEAO pour une plus grande sécurisation et un développement intégré de cet espace.