Ahmed Baba : héritage d’une Afrique riche en histoire et savoir

Par kibaru
Ahmed Baba le plus grand érudit de Tombouctou. Photo : John Henrik Clarke / NewAfrikan

Tombouctou, capitale de l’intelligentsia, carrefour multiracial et pluriethnique, polyglotte et de bicéphalisme culturel qu’elle a joué sur le continent plus qu’un centre intellectuel, Tombouctou fut un des plus grands centres scientifiques de l’Islam.

Ville cosmopolite, elle est de tout temps demeurée respectueuses des traditions et des activités de toutes les composantes de sa population, exploitant au mieux les diversités culturelles et intellectuelles. Mieux que toutes les autres régions, Tombouctou put profiter des conquêtes et occupations et rassembler les acquisitions intellectuelles afin de créer les bibliothèques les plus riches.

Des savants et des poètes maures, des Andalous vinrent s’y réfugient après la Reconquista des Rois catholiques qui avait pris Cordoue en 1236 et Grenade en 1492. Les caravanes du Nord transmirent les progrès de Fez, de Marrakech et de Tunis.

Tombouctou, selon l’auteur du Tarikh el-Fettach, l’érudit Mahmoûd Kati, “n’avait pas sa pareille parmi les villes d’Afrique subsaharienne […] pour la solidité des institutions, les libertés politiques, la pureté des moeurs, la sécurité des personnes et des biens, la clémence et la compassion envers les pauvres et les étrangers, la courtoisie à l’égard des étudiants et des hommes de science et l’assistance prêtée à ces derniers”.

Ahmed Baba Es-Sudani est né à Tombouctou le 26 octobre dans une famille de lettrés. Il put suivre l’enseignement des savants, très nombreux, à Tombouctou à cette époque.

Il était assidu, travaillant sans relâche, cherchant au contact de grands- maîtres, à enrichir son esprit et à satisfaire sa curiosité, comme le note Al- Sadi dans Ta’rikh Alsudan, qui le dépeint sous cet aspect de bon élève. Ahmed Baba semble avoir étudié jusqu’à l’âge de trente ans environ, et animé d’une grande ferveur dans les études, il devint l’homme le plus instruit de Tombouctou au moment de la présence de ses frères marocains en 1591.

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