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Assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon : Onze ans d’impunité et un appel pressant de l’ONU pour la justice

Par kibaru

Depuis 2013, le 2 novembre de chaque année coïncide avec la journée internationale pour mettre fin à l'impunité des crimes contre les journalistes. Ce, en hommage à nos confrères de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, enlevés puis tués à Kidal. Plus d’une décennie plus tard, l’enquête française demeure dans une impasse, minée par une coopération diplomatique rompue entre Paris et Bamako et de nouveaux obstacles judiciaires.

À l'occasion de la Journée internationale pour mettre fin à l'impunité des crimes contre les journalistes, António Guterres, secrétaire général de l’ONU, a souligné l'importance de cette date pour rappeler un engagement fort : « La liberté de la presse est une condition indispensable des droits humains, de la démocratie et de l’état de droit ». En cette journée de mémoire, le décès de Dupont et Verlon rappelle la nécessité d’une protection accrue pour les journalistes, trop souvent exposés à des risques extrêmes.

L'assassinat des deux journalistes, qui cherchait à dévoiler des réalités du terrain malien, incarne les difficultés rencontrées par les enquêteurs face aux tensions diplomatiques entre la France et le Mali. Depuis un certain temps, le climat entre les deux pays s’est détérioré, fragilisant la coopération judiciaire essentielle au bon déroulement des investigations.

Parmi les suspects identifiés, Sedane Ag Hita, aussi connu sous le nom d'Abou Abdel Hakim al-Kidali, reste insaisissable. Considéré comme l’un des chefs du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), il serait le dernier membre du commando encore en vie. Bien que localiser cet individu reste un objectif crucial, la rupture de coopération entre Paris et Bamako a considérablement ralenti les efforts.

Secret-défense : un obstacle persistant

Les proches des victimes, ainsi que des organisations de défense de la liberté de la presse, demandent depuis des années la déclassification de documents potentiellement décisifs pour l’enquête. Cependant, les autorités françaises continuent de les maintenir sous le sceau du secret, invoquant des raisons de sécurité nationale. Cette décision laisse les familles dans l’attente d’une vérité encore inaccessible.

L’appel du secrétaire général de l'ONU à l'action

António Guterres, dans un discours fort, rappelle une statistique accablante : neuf meurtres de journalistes sur dix restent impunis. « L’impunité engendre de nouvelles violences. Cela doit changer », a-t-il martelé, exhortant la communauté internationale à mettre en œuvre les engagements du Pacte pour l’avenir récemment adopté. Ce texte incite au respect et à la protection des journalistes, notamment en zones de conflit. « Je demande aux gouvernements de concrétiser ces engagements en prenant sans délai des mesures pour protéger les journalistes, enquêter sur les crimes qui les visent et en poursuivre les auteurs », a insisté Guterres.

En ce jour de commémoration, il est essentiel de rappeler que l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon ne doit pas rester impuni. Si les obstacles sont nombreux, la quête de justice pour eux et pour d'autres journalistes doit perdurer. Guterres a conclu en exhortant à « défendre la liberté d’expression » pour que ces femmes et hommes puissent « mener à bien leur mission essentielle en toute sécurité et sans crainte »