Classement des pays africains les plus endettés en 2016 : Résultat contrasté pour le Mali

Par kibaru

Comme chaque année, un classement des pays africains les plus endettés a été rendu public. Ainsi, pour apprécier le niveau d’endettement de chaque pays, cette étude prend en compte son poids économique. A noter aussi que les chiffres de la dette sont choisis suivant 2 variables: la dette publique rapportée à la richesse nationale d’une part, et la dette publique libellée en devise d’autre part.

S’agissant de la dette des pays subsahariens en proportion de leur PIB, le Mali est dans le top 10 des pays ayant le taux d’endettement le moins élevé avec 35%. Les autres pays les moins endettés sont entre autres, le Nigéria (seulement 13%), le Botswana (16%), la RD Congo et le Swaziland (20%), la Guinée Equatoriale (25%) et les Comores (29.2%). Viennent ensuite la Namibie avec 31%, à peine mieux que la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso qui sont endettés à hauteur de 33%.

Pour ceux ayant un taux d’endettement plus élevé, on retrouve des pays tels que l’Erythrée, le Cap-Vert et la Gambie avec respectivement 126%, 122% et 97% de dette publique. Outre les 3 pays précités, il y a également la République démocratique São Tomé-et-Príncipe (92%), le Congo (79%), le Ghana (74%), le Malawi (73%), l’Angola (70) et les Seychelles (65%), qui sont les 10 pays les plus endettés en 2016.

Il convient de noter que le taux d’endettement moyen des pays d’Afrique subsaharienne en 2016 reste relativement faible puisqu’il s’établit à 52% contre plus de 92% en moyenne dans la zone euro.

A l’inverse, pour ce qui est de la dette des pays d’Afrique subsaharienne en fonction de leur encours, le Mali occupe une place peu honorable avec une dette publique s’élevant à 1 682 milliards de FCFA (2,6 milliards d’euros). Les dix pays africains les moins endettés sont les Comores (85 milliards FCFA), la Centrafrique (207 milliards FCFA), la Guinée-Bissau (216 milliards FCFA), le Swaziland (400 milliards FCFA). Suivent le Burundi avec un encours de dette de 416 milliards FCFA, le Libéria (458 milliards FCFA), la Gambie (515 milliards FCFA), le Lesotho (805 milliards FCFA), de l’Erythrée (1 004 milliards FCFA) et le Cap-Vert (1 039 milliards FCFA).

En haut du tableau, comprenez les pays les plus endettés en fonction de leur encours, on retrouve l’Afrique du Sud avec une dette publique s’élevant à 103 894 milliards FCFA (158 milliards d’euros). Elle est suivie par l’Angola avec une dette de 27 883 milliards FCFA soit 42.5 milliards d’euros. Viennent ensuite le Nigéria avec 16 705 milliards FCFA (25.5 milliards d’euros), l’Ethiopie avec 11 556 milliards FCFA, le Kenya avec 10 533 milliards FCFA, le Ghana avec 10 165 milliards FCFA et la Tanzanie (8 239 milliards FCFA). Pour le cas du Mozambique et de la Zambie, leur dette publique s’établit respectivement à 6 935 milliards FCFA (10.6 milliards d’euros) et 6 196 milliards FCFA (9.4 milliards d’euros). Enfin, le Cameroun est le pays francophone le plus endetté d’Afrique subsaharienne avec une dette de 5 722 milliards FCFA (8.7 milliards d’euros).

D’une manière générale, on constate qu’en six ans, la dette publique des pays d’Afrique subsaharienne a enregistré une forte progression. De quoi attirer l’attention de certaines organisations comme le FMI qui n’hésitent pas à tirer sur la sonnette d’alarme. Par ailleurs, des pays sortant pour la plupart de conflits armés, ont vu leur dette publique connaitre une forte baisse. C’est le cas de la Guinée (-44%), la Centrafrique (-31%), les Comores (-31%), la Côte d’Ivoire (-23%). Chose étrange, le Mali qui a pratiquement connu la même situation, sinon pire, avec une menace de la perte d’une grande partie de son territoire revendiquée par des indépendantistes, a vu sa dette augmenter de 61% entre 2010 et 2016. Une situation qui étonne plus d’un observateur, car la Communauté internationale a toujours manifesté sa solidarité à l’endroit du Mali depuis le déclenchement de la crise en 2012. Apparemment, le problème viendrait de la diplomatie qui ne serait pas aussi offensive. Donc, des efforts supplémentaires doivent être consentis.