Il s’agit d’une population jeune. Six descendants sur 10 ont moins de 25 ans. Leur localisation géographique est aussi concentrée que celle de leurs parents.
Une personne sur dix née en France (soit 7,3 millions sur une population globale estimée à 66 millions) a, au moins, un parent immigré. C’est ce que vient de révéler une étude de l’Institut national (français) des statistiques et des études économiques (Insee). Cette expertise intitulée “Être né en France d’un parent immigré. Une population diverse reflétant l’histoire des flux migratoires”, confirme la prépondérance des Français d’origine algérienne dans le spectre migratoire.
Les enfants de couples algériens ou mixtes (un des parents est d’origine algérienne) représentent, avec un taux de 15%, le contingent le plus important. Ils se distinguent, par ailleurs, par leur jeunesse. Six sur dix ont moins de 25 ans. Selon l’Insee, la plupart de ces enfants sont issus de la vague migratoire d’après-guerre des Algériens en France et celle provoquée après par les opérations de regroupement familial.
D’ailleurs, contrairement aux descendants d’immigrés venant d’Europe, issus à 65% de couples mixtes, les autres, principalement les Algériens et les Marocains, ont des parents de même origine et du même pays. “Cette moindre mixité peut s’expliquer en partie par le regroupement familial qui a suivi l’immigration de personnes dont la famille était déjà constituée avant la migration”, constate l’étude. Celle-ci fait savoir, en outre, que les enfants dont les deux parents sont immigrés, reproduisent souvent encore le même schéma marital que leurs parents, en optant pour des conjoints immigrés ou d’origine immigrée. Leur concentration géographique est aussi similaire. Beaucoup de ceux qui ont entre 18 et 24, quittent d’ailleurs plus tardivement que d’autres jeunes (de la même catégorie d’âge), le foyer parental.
Les différences avec le reste de la population sont plus atténuées chez les enfants nés de couples mixtes (50% des effectifs). Les descendants d’immigrés maghrébins représentent 31% des effectifs globaux contre 45% pour les Européens.
Outre ceux qui sont nés de parents d’origine algérienne, les enfants de Marocains sont parmi les plus nombreux (12%). Au sommet du classement, se trouve également la descendance des immigrés italiens, portugais et espagnols, dont la présence dans l’Hexagone est beaucoup plus ancienne. Un recensement global de la population organisé depuis janvier dernier devra affiner les résultats de l’étude de l’Insee.
Cet institut a déjà réalisé de nombreuses études sur les immigrés et leurs descendants, mettant en lumière notamment les difficultés d’insertion de ces derniers sur le plan socioprofessionnel notamment. Ces statistiques sur les enfants issus de l’émigration sont rendues publiques dans un contexte électoral marqué à droite et à l’extrême droite par un discours très hostile aux étrangers et l’appropriation par des responsables politiques de la théorie du grand remplacement de la population.
Avec algerie360