Enjeux de la capture du dividende démographique : AfriYAN/Mali apporte sa pierre à l’édifice

Par kibaru

Les travaux de l’atelier national de renforcement de capacités des organisations de jeunes membres d’AfriYAN/Mali ont pris fin, le mardi 19 décembre dernier, dans la Cité des Balanzans, Ségou. La cérémonie de clôture s’est déroulée sous l’entière supervision de la représentante résidente de l’UNFPA au Mali, Mme Josiane Yaguibou. C’était en présence du directeur régional de la jeunesse ainsi que du 1er adjoint au maire de Ségou.

L’occasion a donc été mise à profit par toutes ces personnalités pour réaffirmer leur soutien total et indéfectible à AfriYan/Mali pour l’atteinte de ses nobles objectifs. La rencontre a également été marquée par les interventions de qualité faites par les quatre formateurs que sont Sidiki Koné, consultant, Mme Ly Rokyatou Traoré du FNUAP, Hafizou Boncana, coordinateur d’AfriYan/MAli et Pape Arouna Traoré, Secrétaire exécutif de AfriYan pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Durant les quatre journées de l’atelier, ces experts n’ont ménagé aucun pour partager leurs expériences avec les participants sur les enjeux de la capture du dividende démographie. A l’issue de cette session, une ébauche de plan stratégique quadriennal 2018-2021 pour un démarrage effectif des activités d’AfriYan/Mali a été élaborée.

Un programme qui s’inspire largement de la feuille de route nationale adoptée par les autorités maliennes pour mieux mettre en œuvre l’agenda 2063 de l’Union africaine qui vise à une plus grande intégration des jeunes comme une priorité dans toutes ses activités.

Créé depuis 2005, le Réseau Afrique des adolescents et jeunes en Population et développement de l'Afrique de l'Ouest et du Centre (AfriYAN en anglais) avait tenu en juin dernier à Dakar, un atelier de restructuration et de redynamisation. Pour la circonstance, de nombreux jeunes leaders des réseaux de jeunes venus de 23 pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre ont échangé durant deux jours sur les voies et moyens permettant de renforcer et d’opérationnaliser le réseau.

Cette activité intervient à la lumière de la Feuille de route de l'Union Africaine sur le dividende démographique adopté, en janvier 2017. Ainsi, il avait été convenu que ces jeunes leaders, une fois de retour dans leurs pays respectifs, élaboreront des plans d’actions finaux conformes à leurs réalités, pour la mise en œuvre des 4 piliers de la feuille de route de l'Union Africaine sur le Dividende démographique à savoir l’emploi et l’entrepreneuriat, l’éducation et le développement, la santé et le bien-être, le droit à la gouvernance et l’autonomisation des jeunes.

C’est donc dans ce cadre que s’inscrit cet atelier national de renforcement de capacités des organisations de jeunes membres d’AfriYAN/Mali. Parmi les thématiques abordées au cours de cette session qui se tient avec l’appui de l’UNFPA figurent notamment les Objectifs du Développement Durable (ODD), la santé sexuelle reproductive, les dividendes démographiques, les droits humains, l’emploi, l’entrepreunariat et la gouvernance, l’éducation, le développement de compétences, la santé et le bien-être, etc. A l’issue des travaux, un plan stratégique quadriennal qui jettera les bases du grand envol de AfriYAN/Mali a été élaboré.

Le Coordinateur d’AfriYAN/Mali, Hafizou Boncana a rendu un vibrant hommage aux facilitateurs pour le travail abattu tout au long de ces journées. Ila également salué l’UNFPA dont l'accompagnement technique et financier a rendu possible la tenue de cet atelier au grand bonheur de la jeunesse africaine et malienne en particulier. Une démarche qui s’inscrit en parfaite coordination avec le concept #PutYoungPeoplefirst qui signifie "pas, un pas sans les jeunes ou encore priorité aux jeunes". De même qu’il n’a pas manqué d’exprimer sa reconnaissance à la représentante résidente de l’UNFPA, Mme Josiane Yaguibou.

Au cours des travaux, les débats ont été tantôt houleux, tantôt apaisés, mais plein d’enseignements. C’est le cas de certains sujets jusqu’ici abordés de manière très floue. Parmi ceux-ci figurent bien évidemment l’excision et la planification familiale. S’agissant de la première thématique, les participants ont convenu que cette pratique cause énormément de problèmes de santé chez la jeune fille. De l’avis de certains érudits, cette pratique qui remonte des temps pharaoniques, n’est ni obligatoire encore moins recommandée en Islam. D’ailleurs, le Prophète (P.S.L) avait même, dans certains cas, ordonné son abandon en raison des dommages causés à la femme. Pour ce qui de la planification familiale, il a été démontré preuve à l’appui que l’Islam est très favorable à cette pratique aux fins d’espacement des naissances. Cela va de la santé de la mère et des enfants. Par ailleurs, même l’utilisation des méthodes contraceptive est autorisée si la santé de la mère en dépend. A ce sujet, il faut préciser qu’à l'époque du ProphèteMohamed (P.S.L), les hommes utilisaient une méthode de contraception appelée « Al Azl ou coït interrompu». Une pratique qui consiste à éjaculer en dehors du vagin de sa femme sauf si elle est consentante.

Rappelons que les Etats africains se sont engagés à réserver chaque année un montant de cinq cent mille dollars pour l’achat de produits contraceptifs. Mais beaucoup n’ont toujours pas honoré leurs engagements.

Notons qu’au cours des exposés, un clin d’œil a été fait sur le cas de la jeunesse au Mali qui représente plus de 60% de la population avec des perspectives très limitées. C’est donc pour palier à ces insuffisances que le Mali était sur le point de se doter d’une Politique cadre de développement de la Jeunesse en février 2012.Un projet qui a été avorté par le coup d’Etat le plus stupide de l’histoire du pays intervenu en mars 2012.L’objectif de ce projet visait à promouvoir le bien-être, l’épanouissement, le développement des capacités, potentialités et l’employabilité des jeunes afin que chaque jeune soit un citoyen actif et productif et un acteur à part entière de la politique de développement du pays. Un texte novateur qui aurait permis à la jeunesse malienne d’être au cœur des initiatives prises envers elle. Des plaidoyers ont également été faits pour accélérer l’adoption d’une loi par le parlement pour prévenir et punir les violences basés sur le genre (VBG). Tels sont entre autre les défis qu’AfriYan entend relever pour l’épanouissement de la jeunesse.