Bien que la situation sécuritaire ait été au cœur du Sommet des Chefs d’Etat des pays du G5 Sahel, à Bamako, le 6 février dernier, il a également beaucoup été question de nombreux projets de développement. Notamment le lancement d’une compagnie aérienne dénommée « Air Sahel » attendu avant la fin de ce mois et la construction d’une ligne ferroviaire reliant Nouakchott à Ndjamena en passant par Bamako, Ouagadougou et Niamey.
La sécurité est certes au cœur des préoccupations des pays de la région sahélienne qui confrontés à des fléaux tels que le terrorisme et la criminalité transfrontalière. Toutefois, l’aspect sécuritaire ne doit pas occulter le problème de sous-développement qui sévit dans cette partie du continent africain. Conscients de cet enjeu, les dirigeants des pays du G5 Sahel, à savoir Ibrahim Boubacar Kéïta pour le Mali, pays hôte, Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, Idriss Déby Itno du Tchad et Mahamadou Issoufou du Niger ont également planché sur plusieurs projets de développement. C’est du reste l’une des raisons principales pour laquelle ils ont mis en place un Programme d’Investissements Prioritaires d’un coût de 7 208 milliards de Fcfa. Lequel prend en compte tous les aspects liés au développement à savoir à 3 365 milliards pour les infrastructures, 199 milliards pour la gouvernance, 100 milliards pour la sécurité et 2 610 pour la résilience.
S’agissant de ce dernier volet qui vise à assurer une sécurité alimentaire pour les populations, la Conférence des Chefs d’Etats a instruit le Secrétaire permanent de définir les potentialités des pays membres et de de leur proposer un projet de promotion des produits nationaux (halieutique, agricole et animalier). Ce, dans une perspective d’intégration régionale.
Ligne de chemin de fer du G5 Sahel
Pour ce qui est des infrastructures, le Comité de pilotage a été instruit d’accélérer la mise en œuvre du projet de construction de la ligne de chemin de fer du G5 Sahel, le Transsaharien. A terme, il a pour objectif de relier les capitales des pays membres du G5 Sahel, conformément à la décision prise lors du deuxième Sommet ordinaire des Chefs d’Etats, tenu le 20 novembre 2015 à N’Djamena, au Tchad. Par ailleurs, l’occasion a été mise à profit pour faire le point sur l’état d’avancement de la création d’une compagnie aérienne sous régionale regroupant les cinq pays dénommée « Air Sahel ». Les chefs d’Etat ont remarqué que le dossier a évolué positivement depuis la dernière réunion ministérielle qui s’est tenue à Ouagadougou, les 21 et 22 avril 2016. Donc, au plus tard avant la fin de cette année, la compagnie aérienne du Sahel pourrait voir le jour puisque tous les textes y afférents sont prêts. Toutefois, pour que ce projet soit couronné de succès, il est nécessaire de tirer les leçons des compagnies aériennes communes comme ce fut le cas avec la défunte « Air Afrique » qui a mis la clé sous le paillasson à cause de la mauvaise gestion qui minait cette entreprise très florissante dans les années qui ont suivi l’accession de la plupart de nos pays à la souveraineté internationale.
Composé du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Burkina Faso et du Tchad, le G5 Sahel a été créé, le 16 février 2014 à Nouakchott où se trouve son siège. Il se veut un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de développement et de sécurité.