Dans le cadre de sa tournée africaine qui la conduira en plus du Mali, au Niger et en Ethiopie, la Chancelière allemande, Angéla Merkel est arrivée hier à Bamako, à la tête d’une importante délégation. Après les honneurs civils et militaires rendus en présence du président IBK, une conférence de presse conjointe a été animée par les deux dirigeants au salon d’honneur, de l’Aéroport international Modibo Kéïta de Senou. L’occasion a été mise à profit par la Chancelière allemande pour réaffirmer le soutien de son pays au Mali pour le sortir définitivement de la crise de 2012.
Visiblement très ému par cette visite d’Angela Merkel, le Président IBK n’a pas tari d’éloges sur l’Allemagne qui a toujours été aux côtés du Mali même dans les moments les plus incertains. C’est ainsi qu’au-delà du fait qu’elle soit le premier pays à reconnaitre l’indépendance du Mali, l’Allemagne continue à développer de nombreux projets au Mali. Dans ce cadre, son soutien au renforcement de la démocratie au Mali n’a jamais été interrompu. A cet égard, il faut rappeler l’appui au processus de décentralisation et de bonne gouvernance. S’y ajoute un soutien réaffirmé au processus de paix et de réconciliation en cours. Parmi les autres engagements allemands figurent en bonne place l’agriculture irriguée, l’eau et l’assainissement.
Tout récemment, Berlin a commencé à former des agents de l’ORTM afin d’améliorer la capacité de cet organe à être plus proche de la population. Avec la crise sécuritaire qui a frappé le Mali en 2012, les interventions de l’Allemagne ont été plus remarquées dans le domaine de la sécurité. Ainsi, à la demande de la France, elle a décidé d’envoyer 650 soldats supplémentaires au Mali. Lesquels viendront s’ajouter aux 330 déjà déployés au Mali dont près de 208 hommes à la mission européenne de formation de l’armée malienne (EUTM) et le reste au sein de la MINUSMA. Le Président IBK n’a pas manqué de rappeler le rôle important joué par Eucap Sahel sous commandement allemand dans la réforme du secteur de sécurité à laquelle les forces de sécurité du pays sont engagées.
Pour sa part, la Chancelière allemande, Angéla Merkel a déclaré que tout ce que son pays fait pour le Mali c’est pour que les Maliens « prennent leur destin en main ». C’est dans ce cadre qu’elle a souligné l’existence d’un projet que son pays initie avec la France et l’Italie pour répondre à la crise migratoire et le réseau de trafics qui s’organise autour d’elle.
Pour elle, dans cette affaire, le Mali est surtout un pays de transit avec des ramifications qui s’étendent jusqu’au Niger, principal pays de départ des migrants. D’où la volonté de Berlin de construire une base militaire à Agadez (ville située à l’extrême Nord du Niger) pour soutenir les opérations de lutte contre la migration irrégulière et le terrorisme. La Chancelière a promis que la coopération que son pays entretient avec le Mali va se renforcer et qu’aucun secteur d’intérêt commun ne sera mis à l’écart. Elle aussi beaucoup insisté sur la nécessité d’une accélération de la mise en œuvre de l’accord pour que le Mali puisse retrouver la paix et la stabilité de façon durable.
A noter que cette visite de la Chancelière Angela Merkel au Mali intervient dix mois après celle effectuée par le Président allemand Joachim Gauck. Dans le cadre de cette coopération fructueuse entre les deux pays, deux autres ministres allemands ont foulé récemment le sol malien. Il s’agit de la ministre allemande de la Défense, Ursula Von der Leyen, en avril dernier et le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, un mois plus tard.