Ce lundi 17 juin, les Maliens se prépareront à célébrer la fête de la Tabaski, ou Aïd al-Adha. Cette fête musulmane, symbolisée par le sacrifice d'un mouton en souvenir de l’acte de foi d'Ibrahim, survient cette année dans un contexte particulièrement éprouvant. Le Mali fait face à des défis économiques, financiers, sociaux, politiques et sécuritaires et les préparatifs de cette fête en sont grandement affectés.
L'économie malienne traverse une période difficile. Les prix grimpent, la pauvreté s'aggrave et l'argent devient de plus en plus rare. Les moutons nécessaires au sacrifice rituel sont devenus presque inaccessibles pour de nombreuses familles. Même avec les efforts du gouvernement pour en réduire le coût, les prix restent élevés. Cela s'ajoute à l'augmentation des prix des denrées de base, rendant la situation encore plus difficile pour les ménages qui peinent à joindre les deux bouts.
Les banques, sortant d'une grève, peinent à répondre aux besoins de liquidité de leurs clients. Les files d'attente devant les établissements bancaires s'allongent, mais l’accès à l’argent reste compliqué. Cette situation tendue rend les préparatifs de la Tabaski particulièrement stressants pour les Maliens.
Sur le plan social, le climat politique est lourd. Depuis la suspension des activités politiques, une certaine retenue et une incertitude planent sur le pays. Cette situation contribue à un sentiment d’inquiétude qui pourrait ternir les célébrations de la Tabaski, un moment normalement synonyme de joie et de réunion familiale.
La question sécuritaire est également préoccupante. Malgré les efforts des forces armées, les attaques et incidents continuent de troubler le quotidien des Maliens. Les attaques perpétrées durant le mois dernier contre les militaires ont coûté la vie à plusieurs d'entre eux, ajoutant à l'insécurité générale. Les civils, comme toujours, paient le plus lourd tribut.
Bien que les prix des hydrocarbures aient baissé, les coûts des transports n'ont pas suivi cette tendance. Les déplacements, essentiels pour les retrouvailles familiales pendant la Tabaski, deviennent un véritable casse-tête financier. Les familles qui souhaitent se réunir doivent faire face à des frais de transport prohibitifs, ajoutant une couche supplémentaire de difficulté à l'organisation des festivités.
Malgré ces défis, l’esprit de la Tabaski reste vivace. Les Maliens sont résilients et solidaires. Dans les villages et les quartiers, les communautés s’entraident pour que chacun puisse célébrer, même de manière modeste. La solidarité et le partage demeurent au cœur des festivités, rappelant les valeurs humaines et la fraternité qui caractérisent cette fête.
La Tabaski de cette année sera marquée par des difficultés, mais elle témoignera également de la détermination des Maliens à préserver leurs traditions et leur culture. En dépit des obstacles économiques, politiques et sécuritaires, la Tabaski restera un moment de spiritualité, de réflexion et de solidarité. Les Maliens continueront à puiser dans leur force intérieure pour surmonter ces épreuves et célébrer cette fête sacrée avec dignité et espoir.