Titanesque projet panafricain initié à la fin des années 1960, la route transsaharienne est enfin proche de son achèvement, en dépit des défis sécuritaires. De cette ouverture du Sahara, on attend un effet multiplicateur sur la croissance économique pour les 6 pays traversés.
La route transsaharienne, qui va d’Alger à Lagos au Nigeria en traversant 6 pays, est pratiquement achevée. Selon le ministre algérien des Transports par intérim, Farouk Chiali, la dernière section de ce corridor de plus de 4 000 km sera réceptionnée d’ici le mois de juin.
« C’est une entreprise algérienne qui s’occupe des derniers travaux de ce tronçon qui se trouve au Niger », a-t-il dit au cours d’un entretien sur la Chaine 3 de Radio Algérienne, dimanche 14 février. Cette dernière section, longue de 225 km et démarrée en 2014, relie l’Algérie depuis sa frontière d’In Guezzan à la ville nigérienne d’Arlit.
« En mai ou juin, une cérémonie sera organisée au Niger pour achever ce projet africain de 4 000 kilomètres avec des tronçons vers la Tunisie, le Tchad et le Mali », affirme-t-il
L’Algérie compte transformer cette transsaharienne en autoroute, du moins pour les 2 400 km qui traversent son territoire. Le pays maghrébin veut surtout s’appuyer sur cet axe pour promouvoir les échanges entre l'Afrique et l'Europe, en s’alignant comme un pont entre les deux continents. Il prévoit notamment d’ériger une pénétrante autoroutière qui reliera l’infrastructure au port en eaux profondes de Djen-Djen, situé à 350 km à l'est d'Alger.
Lancé à la fin des années 1960, l'axe Alger – Lagos, connu sous le nom officiel de « Transafricaine 2 » fait partir du réseau des 10 principales routes transafricaines. Elle dessert actuellement 37 régions, 74 centres urbains pour 60 millions d'habitants répartis dans les six pays (le Nigeria, le Tchad, le Mali, le Niger, la Tunisie et l’Algérie). Outre le financement des pays concernés, cet axe a bénéficié du soutien financier de la Banque africaine de développement (BAD) et d'autres partenaires au développement.
Tous les experts s’accordent cependant à dire que ce projet pharaonique vu comme un stimulateur pour les échanges commerciaux va rapidement se heurter à la situation sécuritaire dans le Sahel, particulièrement au Mali et dans le nord Niger.
Ecofin