Le SAHARA fête les cultures nomades du monde

Par kibaru

Le 14e Festival international des cultures nomades met toutes les cultures nomades à l’honneur du 16 au 18 mars au sud du Maroc dans une petite communauté de la vallée du Drâa : M’hamid el Ghizlane, dans la province de Zagora. Au Sahara, le Festival international des nomades est depuis quatorze ans une référence en matière de diversité culturelle et d’ouverture au monde.

À travers une affiche artistique audacieuse, un forum d’échanges, des animations, des traditions qui valent le déplacement en soi, les habitants de la région rendent hommage à leurs racines, aux valeurs et coutumes qu’ils se transmettent de génération en génération depuis des millénaires.

Fabrication du pain de sable, course de dromadaires, hockey nomade sont au programme et les jeunes assurent la relève des anciens avec talent, avec fierté. Cette transmission est aujourd’hui pourtant menacée, comme l’attestent les derniers chiffres d’un recensement publiés au Royaume du Maroc. En une décennie, les populations nomades ont été divisées par trois. L’attrait de cette fête gratuite, accessible à tous, locaux et touristes, réside dans cette ambition première portée par l’Association des Nomades du Monde : faire vivre et partager avec le plus grand nombre les richesses et les savoir-faire hérités de modes de vie adaptés à un environnement a priori hostile à l’homme.

La volonté est aussi de rappeler aux sociétés contemporaines si paradoxales dans leur développement que le nomadisme est la source de l’humanité. Sens de l’hospitalité, humilité et détermination, voilà qui forge l’esprit de ce beau rendez-vous culturel auquel s’affairent les habitants pour les derniers préparatifs, conscients que ce festival est aussi une vitrine et un porte-voix pour dire combien le développement des oasis et leur avenir durable dépassent le seul intérêt des populations locales. À l’heure du réchauffement climatique, le Sahara, qui est le plus grand désert de sable au monde avec ses 9 065 000 Km2, verra-t-il à force de conflits et de renoncements les derniers nomades rejoindre la masse des réfugiés et laisser pour morte cette terre qu’ils ont su avec leur mode de vie et leur propre modèle économique rendre vivable et hospitalière ? Aujourd’hui, quand le désert avance, au sens de progression sociale et non d’ensablement, c’est aussi l’humanité qui cultive ses oasis de demain.

Le Maroc est un pays en paix, très sécurisé, raison pour laquelle, contrairement à Tombouctou où une tentative de relance du célèbre Festival au désert vient d’être bloquée par les autorités maliennes, les festivités de M’Hamid el Ghizlane se déroulent dans un bel esprit de dialogue interculturel, avec la sérénité qui caractérise si bien l’air ambiant de l’oasis. Dans cette région désertique très prisée sur le plan touristique, le festival offre une rare occasion de s’immerger dans une ambiance festive très différente de ce que nous connaissons, une vraie liesse populaire.

Hommes, femmes et enfants, tous sont au rendez-vous, avec une énergie et une joie de vivre communicative. Cette année, le festival reçoit entre autres une star incontestée de la musique touarègue, Bombino, un artiste originaire de la vallée de Tidène, située à 90 km au nord d’Agadez au Niger (c’est un Touareg de l’ethnie des Ifoghas) et qui joue sur toutes les grandes scènes internationales d’Europe, d’Amérique et d’ailleurs. Cela promet de beaux bains de foule. C’est par ailleurs en Bretagne qu’a été édité le livre d’Arnaud Contreras, « Sahara Rocks ! » aux Editions de Juillet (Rennes) qui vous en apprendra plus sur la richesse et la diversité des musiques touarègues. Le Maroc sera l’invité d’honneur du salon du livre à Paris en mars 2017 (voir tous les détails en bas de l’article).

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