Depuis un certain temps, des manifestants ne cessent de dénoncer la recrudescence de l’insécurité à Ménaka et ses environs immédiats. Une situation attribuée en grande partie par l’arrêt de l’opération « Ménaka sans armes ». Ainsi, outre la reprise de cette initiative salutaire, d’aucuns réclament aussi une plus grande implication des forces partenaires telles que la MINUSMA, Barkhane, G5 Sahel et TAKUBA.
Ainsi, des protestataires ont dénoncé certains forfaits qui font pignon sur rue à Ménaka et ses environs immédiats. Il s’agit surtout des cambriolages, des viols, du vol à main armée, des intimidations, du chantage, etc. des manifestants avaient même récemment adressé une missive au chef de l’exécutif local dans ce sens. Pour eux, cette situation est favorisée par l’injustice et impunité. Ils ont aussi tenu à indiquer que ce sont les femmes qui souffrent le plus de cette recrudescence de l’insécurité.
L’occasion aussi pour les manifestants de dénoncer la passivité des forces partenaires dont les actions n’arrivent toujours pas à freiner la montée de l’insécurité. Pour y faire face, nombreux sont ceux qui réclament la reprise de l’Opération « Ménaka sans armes ». Celle-ci est à l’arrêt depuis quelques mois à cause du manque de moyens de ses initiateurs.
Rappelons que cette initiative regroupant les FAMa et des groupes signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali en l’occurrence la Coalition « MSA-GATIA », avait démarré en septembre 2020. Malgré ses résultats très satisfaisants marqués par une baisse significative de l’insécurité, elle a été stoppée nette à cause des faibles moyens dont disposaient ses initiateurs.
Pourtant, cette opération avait permis la reprise des activités économiques mais aussi sociales et culturelles, comme la "Nuit de la Paix, de la Cohésion sociale et de la Réconciliation" au début de cette année. A la faveur de cette initiative, l’armée malienne et les forces partenaires assuraient la sécurité à l’intérieur de la ville de Ménaka. Alors que les forces des mouvements signataires de l’Accord étaient positionnées au sortir de la ville pour parer à toute éventualité.
La reprise de l’opération « Ménaka sans armes » a même été réclamée par les participants de la cinquante unième session de la Commission Technique de Sécurité (CTS) de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, tenue à Bamako, le 28 juillet dernier.
Une réunion au cours de laquelle il avait été convenu de mettre à la disposition des initiateurs de cette opération de moyens suffisants pour les aider à mieux assurer la sécurité à Ménaka et ses environs. De même qu’il avait été demandé à la mission onusienne de mettre les postes de contrôle réalisés à la disposition des FAMa ainsi qu’une plus grande collaboration avec les mouvements signataires de l’Accord présents à Ménaka et ses environs immédiats. Toutefois, ces annonces n’ont pas encore été suivies d’effet.
D’autant qu’aujourd’hui la ville de Ménaka fait partie de la zone des trois frontières où sévissent les terroristes du « Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans » (EIGS) et l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS). Cela, en dépit de la présence de multiples forces étrangères comme la MINUSMA, Barkhane, G5 Sahel et Takuba qui ne sont pas aussi à l’abri d’attaque malgré les gros moyens militaires qu’elles disposent. Par ailleurs, il a aussi été demandé par les manifestants d’un plus grand renforcement de la sécurité au niveau des axes Ansongo-Ménaka et Ansongo-Kidal. S’y ajoute une accélération du processus DDR afin de freiner la prolifération des armes dans la région.