Au Festival d’Avignon où elle présente son spectacle « Dream Mandé-Djata », l’artiste malienne s’est confiée au Point Afrique.
De Bamako au Festival d’Avignon, du Mali vers l’Europe et au-delà, Rokia Traoré a lancé une Passerelle. C’est le nom de sa fondation, lieu de formation et de spectacle créé en 2009 aux abords de la capitale de son pays natal où la chanteuse est revenue vivre. Nous avons été à sa rencontre dans ce grand espace de la banlieue bamakoise, voué à la culture, une salle de 1 300 places en plein air inaugurée en avril 2016, et une salle fermée de 250 places, quasi achevée au début de cet été 2017. Là se sont tenues les dernières répétitions maliennes de Dream Mandé.
Avec ce monologue musical, les festivaliers d’Avignon vont découvrir (du 21 au 24 juillet) l’épopée de Soundiata Keita, fondateur de l’empire mandingue au XIIIe siècle. Les chants traditionnels (en bambara), accompagnés à la kora (Mamadyba Camara) et au ngoni (Mamah Diabaté), alternent avec une narration en français, texte écrit par Rokia Traoré qui raconte l’histoire d’une partie de l’Afrique de l’Ouest, comme elle l’a entendu raconter par les siens : « Je m’interrogeais sur le fait que le reste du monde n’était pas au courant de l’histoire africaine. » À l’heure où le Festival d’Avignon propose un focus africain et où les créations contemporaines puisent dans les figures légendaires du passé plus ou moins récent, Fela Kuti dans Kalakuta Republik de Serge-Aimé Coulibaly ou encore de Senghor avec Femme noire, interprété par Angélique Kidjo, Isaach de Bankolé et leurs invités, nous sommes allés à la rencontre de Rokia Traoré, artiste-passeuse et bâtisseuse.
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