Le diplomate égyptien Boutros Boutros Ghali, ancien ministre des Affaires étrangères des raïs Sadate et Moubarak (1977-1991) et secrétaire général des Nations unies (1992-1996) puis de la Francophonie (1997-2002), s’est éteint à l’âge de 93 ans.
Figure essentielle des accords de paix de 1979 entre l’Égypte et Israël, il avait assisté impuissant aux drames du Rwanda, de l’ex-Yougoslavie et de la Somalie depuis son bureau des Nations unies. Créateur du Conseil égyptien des Droits de l’homme en 2003, dont il était encore président d’honneur, ses recommandations n’ont pas permis d’enrayer la vague de contestation politique et sociale qui a emporté le président Moubarak en janvier 2011.
Il jugeait l’Égypte « en guerre »
Entre Le Caire et Paris, Boutros Boutros Ghali partageait son temps entre des interventions à l’Unesco, à l’université de droit de La Haye et dans les médias égyptiens à qui il donnait de réguliers entretiens.
Dans une interview à Jeune Afrique en octobre, le diplomate portait également un regard sans concession sur l’ONU, qu’il jugeait en pleine décadence, et sur son pays, l’Égypte, qui était selon lui « en guerre ».
« C’est un homme qui sait écouter, qui pose des questions intelligentes. Il a hésité beaucoup à prendre le pouvoir, mais a finalement pris la décision de le faire parce qu’il n’y avait pas d’autres solutions », disait-il alors à propos d’Abdel Fattah al-Sissi.