De la crise économique qui secoue tous les pays du monde depuis deux ans, on sait aujourd’hui deux ou trois choses : Qu’elle n’épargne aucun peuple et aucune nation du monde, que ses causes sont bien connues, à savoir la chute vertigineuse du prix des matières premières, et que nul ne peut en prévoir la durée ni prescrire d’infaillibles remèdes.
Mais d’une nation à une autre, les gouvernements s’efforcent, selon leurs propres moyens, de suppléer, autant que faire se peut, les pertes générées par la chute vertigineuse de leurs produits d’exportations des matières premières. Et là interviennent la volonté politique des dirigeants, l’efficacité de la stratégie mise en œuvre et la crédibilité internationale du pays.
En Mauritanie, cette crise est d’une ampleur et d’une acuité particulières, car minorant de plus de 50% nos principales exportations représentées surtout par le fer, mais aussi accessoirement celles de l’or et du pétrole. Une ferme volonté politique s’avérait donc nécessaire pour combler ce manque à gagner substantiel pour notre économie nationale, et que d’aucuns estimaient comme une gageure.
Cette volonté politique s’est traduite, d’abord, par la lutte implacable et soutenue contre la corruption et la gabegie, matrice constante de la politique économique instaurée par le président, Mohamed Ould Abdel Aziz, depuis son accession à la magistrature suprême du pays. Les résultats obtenus dans ce domaine sont palpables comme en témoignent l’ampleur des sommes restituées au trésor public et le large éventail des personnes touchées par l’inspection générale de l’état.
Par la mise en œuvre, ensuite, d’une stratégie que traduit un train de mesures visant l’assainissement de notre économie : l’adoption, de concert avec des organisations internationales, d’une stratégie de bonne gouvernance du secteur vital des pêches ; la réduction drastique du train de vie de l’état à travers des coupes sur le budget de fonctionnement ; l’élimination des avantages superflus liés à certaines fonctions ; l’assainissement de la fonction publique en supprimant des doubles salaires indument perçus ; la révision fiscale en instaurant des impôts sur des activités génératrices de revenus substantiels jusqu’ici sous-imposés, voire carrément non imposées . Toutes ces mesures d’assainissement des finances publiques ont fait gagner au trésor public des milliards de nos ouguiyas. Et elles n’ont surtout pas affecté d’un iota le rôle de l’Etat comme garant des services publics et distributeur des biens et des moyens indispensables dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la lutte contre la pauvreté ; de même, elles n’ont nullement impacté le rôle régalien de l’Etat, en particulier en matière de défense en continuant à donner à l’armée et à nos forces de sécurité les moyens nécessaires pour la protection du pays et de ses frontières dans une région devenue le terrain de prédilection de toutes les formes de terrorisme.
La crédibilité, enfin, auprès de la communauté internationale, pays et institutions de financement, qui constitue toujours un créneau d’appoint mais indispensable pour tous les pays. Et cette crédibilité est aujourd’hui pour la Mauritanie un fait incontestable. En effet, et au terme d’un seul mandat présidentiel du président Aziz, une marque nouvelle du pays a pu s’imprimer et le sillon se tracer pour la Mauritanie qui a retrouvé son rôle géopolitique réel dans le monde arabe, en Afrique et auprès de la communauté internationale toujours attentive et réceptive aux nouveaux signaux. L’entière disponibilité manifestée par les institutions financières arabes et islamiques, par les pays de l’Union européenne, par d’autres pays amis, par la banque mondiale et le fonds monétaire international, illustre on ne peut mieux cette crédibilité sans cesse croissante de la Mauritanie d’aujourd’hui.
Une crise internationale d’aussi grande envergure ne se règle point par la verbosité lyrique ni par les niaiseries puériles entonnées par une certaine classe politique. Loin s’en faut. Elle requiert plutôt la conjonction d’une volonté et d’une conviction profondes, d’un train de mesures drastiques internes et d’une crédibilité internationale avérée. Tous ces critères qui ont permis à la Mauritanie d’anéantir complètement les effets délétères de cette crise internationale particulièrement aigue.
Docteur Abdallahi Ould Nem