La MINUSMA ferme ses derniers camps et quitte le Mali Des manœuvres diplomatiques au Mali

A cause de la réticense de certains pays: Le sommet Afrique-Israël reporté sine die

Par kibaru

Les participants au Sommet Afrique-Israël devront attendre au-delà d’octobre. Très attendu sur le Continent comme dans l’Etat hébreu, l’événement vient d’être reporté. Officiellement, le Togo, pays hôte, et Israël expliquent le report par un besoin de mieux préparer cette grand-messe israléo-africaine. Officieusement, le front social tendu à Lomé et les réticences de certains pays africains à accueillir ce sommet sur le continent, ne sont pas étrangères à cette décision.

Reporté à une date non précisée ! C'est un communiqué laconique du ministère des Affaires étrangères israélien qui a annoncé le report du Sommet Afrique-Israël, initialement prévu du 20 au 27 octobre prochain à Lomé.

« Suite à la demande du Président du Togo et après des consultations mutuelles avec le Premier ministre, il a été décidé de reporter la tenue du sommet Afrique-Israël, qui devait avoir lieu à Lomé en octobre, à une date convenue d'un commun accord », écrit le communiqué de la diplomatie israélienne daté du lundi 11 septembre.

« Le président du Togo a souligné que des préparatifs élaborés sont nécessaires pour garantir le succès de l'événement »¸détaille le texte. Officiellement donc, le Togo a besoin de plus de temps pour préparer cette grand-messe sur le Continent.

Et pourtant, les commentateurs indiquent que le régime de Faure Gnassingbé qui fait face à une virulente contestation de la rue sur la réforme de la Constitution, souhaite s'offrir un répit avant de s'engager dans l'organisation d'une manifestation dont le cachet international pourrait utiliser comme tribune par ses opposants.

D'un autre côté, les réticences de certains pays africains comme le Mali, la Mauritanie, le Gabon, le Niger ou encore plusieurs Etats africains membres de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), furieux à l'idée d'une normalisation des relations entre les pays africains musulmans, avaient indiqué leur intention  de boycotter le Sommet. Il n'est pas exclu que les allers et retours de la diplomatie togolaise dans les capitales africaines, soit une tournée pour infléchir la position de ces pays.

Joint au téléphone à Dakar par La Tribune Afrique, l'Ambassade de l'Etat hébreu demande de s'en tenir aux raisons évoquées par le communiqué et écarte toute autre raison officieuse ou sibylline pour expliquer le report. Et pourtant, difficile de ne pas voir un parallèle entre la concomitance entre les manifestations à Lomé et l'annonce du report du Sommet.

Dans le rush des grandes puissances vers le Continent, Israël vient y concurrencer des pays comme la Chine, la France, la Turquie et même le Maroc. Mais l'Etat hébreu arrive avec un sérieux handicap. Même si l'Etat hébreu peut compter sur ses bonnes relations avec le Rwanda, le Kenya, l'Ouganda ou encore l'Éthiopie que Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien a visité à l'été 2016, une douzaine de pays africains ne reconnaissent pas l'Etat d'Israël.

La récente « renormalisation » des relations avec le Sénégal après un épisode de clash retentissant, avait fait revenir Israël sur la scène africaine. Mais les réticences des autres pays africains ne sont pas pour autant levées. Ce report du sommet devrait être une manière de reculer pour mieux sauter.

Avec Tribune Afrique