La chute de Jammeh et de Mugabe, la mise en esclavage de migrants en Libye, les crises dans le Rif marocain et au Cameroun anglophone… Résumé non exhaustif de l’année écoulée
En Afrique, sur le plan politique, l’année 2017 a commencé avec le départ de Yahya Jammeh, en Gambie, au terme d’un scrutin remporté par son adversaire Adama Barrow, et s’est terminée par l’élection de George Weah au Liberia, marquant la première transition démocratique depuis soixante-dix ans dans ce pays meurtri par quatorze ans de guerre civile.
Ces bonnes nouvelles ne doivent cependant pas masquer les crises politiques, sécuritaires ou humanitaires qui continuent de traverser le continent, du Maroc à la Centrafrique en passant par la Libye, le Mali, le Togo, le Cameroun, la République démocratique du Congo (RDC) ou l’Ethiopie… Petite rétrospective – non exhaustive – de l’année écoulée.
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Des autocrates qui s’en vont
1er décembre 2016. Après vingt-deux ans de dictature fantasque et brutale, le Gambien Yahya Jammeh perd les élections, à la surprise générale. Après avoir reconnu sa défaite, il décide de contester les résultats une semaine plus tard, dénonce des « irrégularités », se braque et refuse de quitter le pouvoir. Le « fou de Kanilai » est alors soumis à de fortes pressions diplomatiques. Elles aboutissent le 21 janvier 2017 et Yahya Jammeh s’envole pour la Guinée équatoriale après avoir détourné, selon le Trésor américain, plus de 42 millions d’euros. Son successeur, Adama Barrow, accueilli à Banjul dans la liesse populaire, est un ancien agent immobilier sans charisme et sans grande expérience politique.
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Des héritiers qui s’accrochent
Malgré les milliers de Togolais qui défilent dans les rues, à l’appel de l’opposition, pour demander une limitation du nombre de mandats présidentiels et sa démission, Faure Gnassingbé ne manifeste aucune intention de quitter le pouvoir. Installé à la présidence depuis 2005 après avoir succédé à son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui dirigea d’une main de fer le Togo durant trente-huit ans, l’actuel chef de l’Etat exerce son troisième mandat. Il court jusqu’en 2020 et, face aux réclamations de l’opposition, Faure Gnassingbé ne propose jusque-là qu’un référendum pour organiser une élection à deux tours (contre un actuellement) et la limitation des mandats. Problème : cette dernière ne serait pas rétroactive et permettrait donc à l’héritier de la famille Gnassingbé de se présenter aux élections de 2020… et de 2025.
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Des héritiers qui s’accrochent
Malgré les milliers de Togolais qui défilent dans les rues, à l’appel de l’opposition, pour demander une limitation du nombre de mandats présidentiels et sa démission, Faure Gnassingbé ne manifeste aucune intention de quitter le pouvoir. Installé à la présidence depuis 2005 après avoir succédé à son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui dirigea d’une main de fer le Togo durant trente-huit ans, l’actuel chef de l’Etat exerce son troisième mandat. Il court jusqu’en 2020 et, face aux réclamations de l’opposition, Faure Gnassingbé ne propose jusque-là qu’un référendum pour organiser une élection à deux tours (contre un actuellement) et la limitation des mandats. Problème : cette dernière ne serait pas rétroactive et permettrait donc à l’héritier de la famille Gnassingbé de se présenter aux élections de 2020… et de 2025.
En RDC, sans surprise, ni les sanctions économiques des États-Unis et de l’Union européenne (UE), ni les manifestations de l’opposition, n’auront suffi à persuader Joseph Kabila, 46 ans, de quitter la présidence. Le fils de Laurent-Désiré Kabila, à qui il a succédé à sa mort, en 2001, est toujours en poste bien que son deuxième et dernier mandat ait pris fin le 19 décembre 2016. D’un report à l’autre, le scrutin présidentiel devrait désormais se tenir le 23 décembre 2018, en théorie. Joseph Kabila s’est jusque-là montré un bien meilleur stratège pour se maintenir au pouvoir que pour développer un pays aussi riche que chaotique.-
Revendications locales, crises nationales
Au Maroc, tout a commencé le 28 octobre 2016 à Al-Hoceima, dans le nord du pays, avec le décès de Mouhcine Fikri, un vendeur de poissons englouti dans une benne à ordures alors qu’il tentait de s’opposer à la destruction de sa marchandise. Très vite, dans le Rif, les manifestations se transforment en mouvement social pour de meilleures conditions de vie. Si le gouvernement multiplie les annonces pour relancer l’économie locale, il mène aussi une vague d’arrestations visant une centaine de personnes. Le roi, Mohammed VI, a limogé en octobre plusieurs responsables, mais les habitants, eux, demandent la libération des leaders de la contestation dite du « Hirak ».
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Ces migrants qui inquiètent l’Europe
Il aura fallu attendre la diffusion des images de CNN, le 14 novembre, sur des ventes d’esclaves en Libye pour que les regards, y compris ceux des dirigeants africains et européens, s’attardent enfin sur le sort des migrants qui tentent de rejoindre l’Europe. Les signaux d’alarme avaient pourtant été nombreux auparavant.
Les accords passés, cet été, entre l’UE et la Libye, visant à empêcher les traversées de la Méditerranée, ont été pointés du doigt par de nombreuses ONG, inquiètes du pouvoir accordé par la Commission européenne à Tripoli en matière de contrôle migratoire.
Selon le dernier bilan de l’Office international pour les migrations (OIM), au 17 décembre 2017, 168 314 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par la mer. À la même date en 2016, ils étaient 358 527. Si le flux s’est ralenti, c’est aussi parce que le Niger, pays de transit avant la Libye, a accepté de jouer le rôle de poste frontalier avancé de l’Europe au Sahel.
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Le Sahel : une priorité pour la France
Le Sahel est justement l’une des priorités diplomatiques édictées par Emmanuel Macron. Pour le nouveau président français et chef des armées, il s’agit de renforcer la force conjointe du G5 Sahel, qui réunit le Mali, le Burkina Faso, le Tchad, le Niger et la Mauritanie. L’objectif est de mettre en place une force anti-djihadiste de 5 000 militaires d’ici à mi-2018 afin de stabiliser cette immense zone semi-désertique.
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Une année meurtrière pour les casques bleus