Crise gambienne : le Président mauritanien à Banjul pour une solution négociée

Par kibaru

Le président mauritanien s’est rendu, ce mercredi à Banjul pour tenter une médiation afin de mettre fin à la crise politique qui sévit dans ce pays. Durant son séjour, le président mauritanien en profitera pour rencontrer son homologue gambien Yahya Jammeh dont le mandat expire ce jeudi. Ce, dans le cadre des efforts déployés par les autorités mauritaniennes pour éviter une intervention militaire brandie par les pays de la CEDEAO.

A signaler que le président gambien sortant a décrété hier mardi l’Etat d’urgence sur toute l’étendue du territoire national. Dans la foulée, le parlement gambien a prolongé le mandat du président sortant Yahya Jammeh de 90 jours.

Selon la Constitution gambienne, c’est demain jeudi qu’est prévue la prestation de serment du président élu Adama Barrow, qui se trouve actuellement au Sénégal. Des sources évoquent même que cette cérémonie pourrait être organisée à l’ambassade de la Gambie à Dakar.

D’un autre côté, la délégation de la CEDEAO conduite par le président Nigérian Mahammadou Bouhari pour la crise gambienne ne cesse de brandir l’intervention militaire pour déloger Yahya Jammeh après avoir épuisé les voies diplomatiques. Le Nigéria a même proposé l’asile politique à Yahya Jammeh s’il renonce au pouvoir. Cette situation intervient alors que l'armée de l'air nigériane a annoncé mercredi avoir envoyé 200 hommes et des avions au Sénégal. Par ailleurs, l’armée sénégalaise, habituellement si discrète, par la voie de son porte-parole, Abdou Ndiaye, a indiqué que les troupes étaient déployées le long de la frontière avec la Gambie. 

Si une intervention est évoquée se pose la question du mandat, soit des Nations unies, soit de la Cédéao. Sans mandat, il est impossible d’intervenir et quoi qu’il arrive, les forces Cédéao n’ont aucun droit pour intervenir en Gambie avant minuit. 

Dakar a présenté au Conseil de sécurité des Nations unies un projet de résolution visant à autoriser la Cédéao à prendre « toutes les mesures nécessaires » pour assurer une passation de pouvoir en Gambie.

Certainement que l’arrivée à Banjul en fin d’après-midi du président de la Mauritanie. Mohamed Ould Abdel Aziz qui a déjà fait ses preuves sous d’autres cieux, permettra d’éviter cette intervention.

Bien que ne faisant pas partie de la CEDEAO, la Mauritanie a toujours proposé ses services pour résoudre cette crise gambienne.