Le Mali a été contraint de déclarer officiellement un état de catastrophe naturelle à la suite des inondations d’une ampleur sans précédent qui ont submergé une grande partie du pays. Cette décision a été prise lors d'un Conseil des ministres extraordinaire présidé par le Colonel Assimi Goïta, Président de la Transition, le vendredi 23 août 2024. Le pays, déjà fragile, fait face à des défis environnementaux accrus qui mettent à rude épreuve ses capacités d’intervention.
Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur le Mali ont provoqué des inondations dans 17 régions, ainsi que dans le District de Bamako. Le bilan humain et matériel est accablant : 122 incidents d’inondations ont été recensés, touchant 7 077 ménages, soit un total de 47 374 personnes, parmi lesquelles 14 451 hommes, 13 576 femmes et 19 347 enfants. Ce désastre naturel a entraîné la mort de 30 personnes et a blessé 104 autres. Les régions de Gao, Ségou, Bamako, Koutiala, Koulikoro, Kayes, San et Kita figurent parmi les plus touchées, avec la région de Gao en tête, dénombrant 9 936 sinistrés.
En réponse à cette situation d’urgence, les autorités ont immédiatement réactivé le Centre de coordination et de gestion des crises sous la direction du ministère de la Sécurité et de la Protection civile, opérationnel depuis le 1er juin 2024. Ce dispositif a permis une intervention rapide pour venir en aide aux populations en détresse, soulignant l'efficacité du mécanisme national de réponse aux catastrophes.
Afin de répondre aux besoins urgents, le gouvernement malien a débloqué une enveloppe de 128,595 millions de francs CFA, distribués en espèces aux familles les plus vulnérables, tout en relogeant temporairement 903 ménages dans des établissements scolaires. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre d’un Plan d’organisation des secours, récemment approuvé par le Conseil des ministres, visant à renforcer les capacités des structures locales et à optimiser la qualité de l’assistance fournie sur le terrain.
Conscient des immenses défis qui se dressent devant le pays, le Président de la Transition a décidé de mobiliser des fonds supplémentaires à hauteur de 4 milliards de francs CFA. Ces ressources financières sont destinées à renforcer le stock national de sécurité alimentaire et à apporter une aide immédiate aux ménages sinistrés. Cette mobilisation massive de fonds reflète la gravité de la situation et la détermination du gouvernement à soutenir les populations affectées.
Ces initiatives démontrent la volonté des autorités maliennes de faire face aux effets dévastateurs des changements climatiques qui se manifestent avec une intensité croissante. Cependant, pour renforcer durablement la résilience du pays, une aide internationale soutenue et une coopération accrue seront indispensables.
En cette période de crise, l'ensemble de la communauté malienne est appelé à la solidarité et à l’action pour reconstruire ce qui a été détruit et prévenir de futures catastrophes d’une telle envergure.