C’est hier vendredi 9 juin qu’était attendue l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU dotant la force conjointe du G5 Sahel d’un mandat. De sources proches du dossier estiment que la France qui soutenait cette démarche n’a pas réussi à convaincre les Etats-Unis, très réservés sur sa requête selon laquelle l'ONU pourrait appuyer politiquement et financièrement une force militaire africaine anti-terroriste dans le Sahel.
Le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso, qui composent le G5 Sahel, ont accepté au mois de février dernier la constitution d’une force de 5.000 hommes, chargée de cette mission.
La France a présenté un premier projet de résolution mardi selon lequel cette force militaire pourrait "utiliser tous les moyens nécessaires" pour "combattre le terrorisme, le trafic de drogue et le trafic de personnes".
Toutefois, ce mandat délivré à la force du G5 manque de précision, ont regretté les Etats-Unis, et une simple déclaration du Conseil, plutôt qu'une résolution, pourrait être suffisante selon Washington.
"Nous trouvons le mandat de cette force beaucoup trop large, manquant de précision", a expliqué un responsable américain, craignant que cela ne "crée un dangereux précédent" en autorisant l'usage de la force pour une large palette d'activités.
Un projet de résolution révisé a été montré au Conseil de sécurité vendredi, précisant que les groupes armés ciblés par la force du G5 Sahel figurent sur la liste des groupes terroristes des Nations unies.
L'Union européenne a déjà accepté de verser 50 millions d'euros pour cette force régionale, mais Washington et Londres ne veulent pas de fonds des Nations unies pour cette opération, ont aussi noté des diplomates.
"Le vrai problème c'est l'argent", a insisté un autre diplomate du Conseil de sécurité qui a souhaité conserver l'anonymat.
"Nous soutenons le principe d'une force conjointe du G5 Sahel comme important exemple potentiel des efforts africains pour combattre l'extrémisme", a repris le diplomate américain. "Mais une résolution du Conseil de sécurité n'est pas toujours la seule, ni la plus sage des solutions pour offrir un soutien politique".
Un vote sur le projet de résolution français pourrait intervenir la semaine prochaine.