A la clôture des travaux du sommet extraordinaire des dirigeants de la CEDEAO, ce samedi, à Abuja, le chef de l’Etat gambien Yaya Jammeh a été invité à transférer le pouvoir au président élu Adama Barrow. Pour ce faire, ils ont annoncé une série de mesures visant à installer ce dernier dans ses nouvelles fonctions avant le 19 janvier, jour de l’expiration du mandat du président sortant.
Cette rencontre de haut niveau des dirigeants de la CEDEAO visait à sortir la Gambie de l'impasse politique dans laquelle elle se trouve depuis l'élection présidentielle début décembre. Parmi les mesures annoncées, lapremière est destinée à maintenir le résultat des urnes en Gambie. Et il doit revenir à la CEDEAO d'assurer la sécurité du président élu Adama Barrow, sans plus de détails.
Le 19 janvier prochain, tous les présidents des pays membres de la CEDEAO sont invités à se rendre à Banjul, en Gambie, pour assister à la cérémonie de prestation de serment.
Selon le communiqué final, « il faut prendre toutes les mesures nécessaires pour le respect du verdict des urnes en Gambie », adoucissant le trait en disant que la CEDEAO est pour une transmission pacifique du pouvoir à Banjul.
A travers cette déclaration, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) expriment ainsi leur vive préoccupation sur la situation politique actuelle en Gambie, née du revirement du président Yayha Jammeh, qui a rejeté les résultats du scrutin présidentiel du 1er décembre 2016 remporté par l’opposition, alors qu’il les avait acceptés auparavant.
Rappelons que ce sommet intervient après l’échec de la visite de médiation conduite par la présidente du Libéria, Mme Johnson-Sirleaf, présidente en exercice de la CEDEAO, le 13 décembre 2016, en Gambie, en compagnie des présidents nigérian, Muhammadu Buhari, sierra-léonais, Dr Ernest Bai Koroma, et ghanéen, John Dramani Mahama.
Outre la situation politique en Gambie et en Guinée Bissau, la 50e session ordinaire du sommet de la CEDEAO s’est penchée sur les questions sécuritaires régionales, notamment les attaques récurrentes du groupe terroriste Boko Haram au Nigeria et dans d’autres pays du Lac Tchad.
Au plan économique, les Etats membres de la Cedeao ont été invités à une meilleure mise en œuvre du Protocole relatif à la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace communautaire, à appliquer le Tarif extérieur commun, à honorer leurs engagements liés aux prélèvements communautaires, et à accroître leurs échanges commerciaux qui sont actuellement de 12%, trop faibles, selon elle.
Outre les chefs d’Etat malien, Ibrahim Boubacar Kéïta, et nigérien Mahamadou Issoufou, le sommet a réuni les présidents sénégalais, Macky Sall, ivoirien, Alassane Ouattara, ghanéen, John Dramani Mahama, guinéen, Alpha Condé, libérien, Mme Ellen Johnson-Sirleaf, togolais, Faure Gnassingbé, sierra léonais, Dr Ernest Baï Koroma, nigérian, Muhammadu Buhari, et bissau-guinéen, José Mario Vaz. Il y avait aussi les représentants des chefs d’Etat gambien, béninois, burkinabè et capverdien.
La cérémonie d’ouverture du sommet s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités, dont le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Dr. Mohamed Ibn Chambas.
Au cours de la cérémonie, les chefs d’Etat et de gouvernement ont suivi la projection d’un documentaire intitulé « Taxi Cedeao », qui dénonce les entraves à la libre circulation des personnes, des biens, des capitaux et des services au niveau des frontières de certains Etats membres.