Le Président de la République Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a rappelé au cours d’une conférence de presse conjointe avec ses homologues nigérien et français, tenue lundi à Nouakchott à l’Ecole de guerre relevant du G5-Sahel, que ce sommet extraordinaire qui se tient en marge de celui de l’Union africaine, rentre dans le cadre des préparatifs de la force du G5-Sahel, ajoutant qu’il s’agit de renforcer les capacités de cette force conjointe.
A propos, de l’attentat de Savaré, il a indiqué que cette attaque contre l’état-major de la Force conjointe touche à l’essence même de notre existence et qu’il faudrait prendre les dispositions et les mesures adéquates pour traiter la situation dramatique qui sévit au Sahel afin de faire avancer positivement les choses sur le terrain.
Répondant à son tour aux questions des journalistes, le président nigérien, M. Mahamadou Issoufou a indiqué que le sommet extraordinaire du G5-Sahel va plancher sur deux sujets. Le premier est relatif à l’opérationnalisation de la force conjointe du G5-Sahel et le deuxième se rapportant au programme d’investissements prioritaires qui sera mis en œuvre dans l’espace du G5-Sahel parce qu’il y a toujours, a-t-il dit, cette relation étroite entre les questions de sécurité et les questions de développement. « Sur le plan sécuritaire, nous nous battons sur le plan militaire pour vaincre le terrorisme. C’est là une solution à court terme, mais à long terme, la solution c’est le développement économique et social parce que c’est sur le terreau de la pauvreté que nait le terrorisme. Nous allons donc examiner la lutte contre le terrorisme sous ses deux aspects : sécurité et développement ».
Interrogé à propos de l’école de guerre, le président français, M. Emmanuel Macron, a indiqué qu’elle vient en soutien aux forces conjointes et qu’il s’agit d’un engagement auquel l’ensemble des présidents ici présents sont totalement dévoués.
Il a ajouté : « depuis un an, nous avons établi, structuré des forces conjointes avec différents fuseaux d’intervention qui ont permis de mener plusieurs exercices et, dès la fin des saisons de pluies, d’intensifier les opérations. Nous allons dans un instant évoquer justement à la fois les axes stratégiques et les interventions des forces du G-5 à venir, l’articulation de ces dernières avec la présence des forces françaises, la force Barkhane, et de la Minusma.
Notre souhait est d’éradiquer le terrorisme dans toute la région. Et donc pour cela de venir en soutien aux armées des pays du G5, de les former et de s’assurer d’une coordination efficiente et d’un soutien international. Je veux, ici, en tout cas, redire d’une part nos condoléances à l’égard du Mali et du peuple malien pour ce qu’il a subi à la fois suite à l’attaque du PC de Savaré et de l’odieux attentat de Gao hier.
Redire ici que ce sont à chaque fois des citoyens africains qui sont touchés par les terroristes. Redire également l’engagement plein et entier de la France et en particulier de nos militaires dans le cadre de notre engagement et de l’opération Barkhane en soutien à cette lutte contre le terrorisme. Les militaires français blessés sont aujourd’hui évacués sur la France et nous restons pleinement engagés.
Nous gagnerons cette bataille ensemble et nous la gagnerons par cet engagement militaire, par la coordination sécuritaire dont nous allons parler dans un instant. Mais nous la gagnerons aussi par un travail diplomatique dont nous avons parlé longuement cet après-midi qui viendra en soutien à une meilleure articulation des opérations militaires sous autorité africaine et des opérations de maintien de la paix. Et comme l’ont dit à l’instant les deux présidents par également un investissement en matière de développement, en matière d’éducation, c’est-à-dire en asséchant les conditions de développement du djihadisme et de toutes les formes de terrorisme. Et c’est aussi cela le sens de l’alliance pour le Sahel et des investissements que nous conduisons.
Le président Ibrahim Boubacar Keita s’est rendu immédiatement sur place et je pense qu’il a eu raison pour venir en soutien. Il est évident que cette attaque marque dans sa chair, le président Mohamed Ould Abdel Aziz l’a également dit, les forces conjointes G5-Sahel et je pense qu’il était important que le Président Ibrahim Boubacar Keita vienne apporter son soutien. C’est le soutien de tout le G5-Sahel et également de l’ensemble des alliés. Evidemment les clarifications sont faites sur le plan opérationnel pour comprendre les conditions de cette attaque, mais elle ne doit en rien enlever à notre détermination, bien au contraire. Et je crois que ce que nous devons faire maintenant pour les prochains jours et pour les prochaines semaines, c’est de poursuivre le travail qui a été conduit ces derniers mois, à la fois, par les forces du G5, par les forces françaises sur place, qui a conduit aussi à neutraliser beaucoup de ces terroristes dans les différentes régions du Mali et au-delà. Et c’est ce que nous poursuivrons, comptez sur moi.
L’ennemi continue à attaquer, mais nous continuerons à plus que répliquer. Nous avons ces derniers mois porté plusieurs coups durs et nous poursuivrons, - ils peuvent en être sûrs – l’action jusqu’au bout. Notre détermination est entière et qu’il s’agisse des forces Barkhane ou des forces conjointes du G5-Sahel ou de l’engagement de la communauté internationale dans la Munisma, nous poursuivrons ce travail. Nous nous sommes engagés depuis que nous avons lancé en juillet 2017 à Bamako cette force conjointe et l’alliance pour le Sahel, dans le cadre d’un travail important de mobilisation des financements.
La France a évidemment apporté, sur le plan bilatéral, ses contributions financières et d’armement. Nos collègues européens ont commencé à le faire et des premiers résultats concrets sont perceptibles depuis le début du mois de mai après les mobilisations que nous avions pu faire à Paris en décembre dernier et quelques mois plus tard à Bruxelles. Cela doit se poursuivre et j’appelle toutes les parties prenantes et les financeurs autour de la table à accélérer les paiements indispensables. Mais aujourd’hui, c’est une priorité opérationnelle que nous sommes venus débattre. En tout cas, sachez que la France et l’Europe sont et continueront à être présentes au rendez-vous du financement de ces forces conjointes ».
AMI