C’est ce jeudi 27 septembre qu’est prévue en marge des travaux de la 73e session de l’ONU, à New York, une rencontre entre les parties maliennes liées dans le processus de paix. Une rencontre qui vise à conclure un nouveau document intitulé « Pacte pour la paix ». Signé entre le gouvernement malien et les Nations unies, les contours de ce document ont été dégagés à la faveur du vote par le Conseil de sécurité de la Résolution 2423 visant à renouveler d’un an supplémentaire, le mandat de la MINUSMA.
En acceptant de signer le « pacte pour la paix » le gouvernement malien et les groupes armés impliqués dans le processus de paix s’engagent à ne ménager aucun effort dans le but de parachever la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation. Ce n’est donc pas un nouvel accord, mais une initiative destinée à donner un coup d’accélérateur au processus de paix. Ainsi, parmi les effets de ce document, c’est que si dans les six mois suivant l’investiture du président de la République, des mesures n’étaient pas prises pour accélérer la mise en œuvre de l’accord, l’ONU pourra revoir sa mission déployée au Mali en vue de la réformer. Sans compter qu’il y a aussi les menaces de sanctions brandies par l’ONU contre les auteurs du blocage des processus de paix. D’ailleurs, dans un rapport rendu public, fin août dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU a déjà cité quelques noms ainsi que la nature des activités qu’ils s’adonnent retardant ainsi la bonne mise en œuvre de l’accord.
Certes, il est prévu que le « Pacte pour la paix » soit signé en marge de la 73e session de l’Assemblée générale de l’ONU, mais sa validation n’interviendra que lors de la 28e session du Comité de Suivi de l’Accord (CSA) prévu au mois d’octobre prochain. Même si conformément à la décision prise à l’issue de la 23e session du CSA, c’est le ministre de la cohésion sociale, de la paix et de la réconciliation nationale, Lassine Bouaré, non moins chargé de suivre la mise en œuvre de l’accord pour la partie gouvernementale, qui parlera au nom de toutes les parties maliennes, force est de reconnaître que la déception et la frustration sont aussi au rendez-vous. En effet, il était aussi prévu dans la délégation malienne devant se rendre à New York que les groupes armés impliqués dans le processus de paix soit représentés par 6 éléments soit 3 de la Plateforme et autant pour les ex-rebelles de la CMA. Ces derniers devaient être représentés par Mahamadou Djeri Maïga (MNLA), Radwane Ag Barhi (HCUA) et Sidi Brahim Ould Sidatt(MAA-CMA). Quant à la Plateforme, elle devait être représentés par Fahad Ag Almahmoud (GATIA), Oumar Ould Mataly (MAA-Plateforme) et Me Harouna Toureh (CMFPR). Cependant, il nous est revenu que seul Me Harouna Toureh, grâce à ses relations, assistera au rendez-vous au nom des groupes armés.
Interrogée par nos soins, une source proche du dossier nous a informés que tous les autres n’avaient pas eu le visa. Lorsque nous avons essayé d’en savoir plus, il nous a été signifié que c’est à cause du délai pour l’entame des démarches qui était presque arrivé à expiration qu’ils n’ont pas pu avoir leur visa. Ils ne seront donc pas à New York aux côtés pour soutenir le gouvernement qui doit convaincre les partenaires de la nécessité de maintenir son assistance à l’endroit du Mali pour qu’il tourne définitivement la page des conséquences de la crise politico-institutionnelle et sécuritaire de 2012.
Rappelons que lors de la 72e session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies, en septembre 2017, seul un représentant de la Plateforme en la personne de Moulaye Ahmed Ragani, avait pu faire le déplacement. En ce temps-là, une polémique avait éclaté concernant la situation du représentant de la CMA à savoir Algabass Ag Intalla qui n’avait pu effectuer le déplacement pour New York. D’aucuns avaient tantôt indiqué que ce sont les Américains qui ont refusé de lui accorder le visa. Et une fois qu’il avait son sésame, d’autres ont dit que son nom figurait dans une liste noire des terroristes menacés d’être arrêtés, une fois sur le territoire américain. Mais il n’en était rien. Si l’ex-député de Kidal n’était pas aux Etats Unis c’est juste à cause d’un agenda chargé. Il devait représenter son frère l’Aménokal Mohamed Ag Intalla qui a perdu son épouse alors qu’il était en pèlerinage à la Mecque.
D’ailleurs, au mois de janvier dernier, Algabass AG Intalla faisait partie d’une délégation de la CMA invité à séjourner aux Etats Unis par une organisation dénommée « Independent Diplomat ».