Réponse à Dr Mariella Villasanté portant sur "La situation polititique en Mauritanie en 2015 »

Par kibaru

Trop longtemps dans certains cénacles  intellectuels étrangers, on a cru pouvoir gagner en notoriété académique et politique en charriant des verres grossissants sur les pays africains pour isoler un événement de son contexte historique, en amplifiant son écume au mépris flagrant d’une analyse approfondie et objective, en privilégiant des thèmes jugés porteurs pour une certaine sociologie à l’emporte pièce et surpolitisée . Et  cette approche devient encore plus grave quand elle émane d’une sociologue comme le  Dr Mariella Visanté, qui occulte magistralement dans son article sur la situation de la Mauritanie en 2015,  la théorie de «  la neutralité axiologique » chère au grand maitre Lévi-Strauss, la conduisant ainsi à une analyse cavalière et approximative sur la situation du pays, à un mépris de l’intelligence, à une dénégation du réel, à une démission de l’objectivité , voire à une imposture morale et à une singulière confusion intellectuelle sur notre pays. Il faut toujours écrire ce qu’on voit, loin des idées préconçues bâties sur des oripeaux idéologiques dépassés. Il faut toujours, ce qui est encore plus difficile, ne voir que ce que l’on voit réellement. Et Madame Mariella Villasanté a raté sur ce plan le coach en se fondant dans son article sur des argumentations spécieuses glanées ici et là, au lieu de la solidité inébranlable du réel.

S’agissant des séquelles de l’esclavage, la récente session des droits de l’homme tenue à  Genève a salué la pertinence de notre stratégie en la matière et souligné les résultats probants obtenus dans les domaines législatifs, politiques et économiques par la Mauritanie. Devant ces acquis incontestables enregistrés par notre pays, la campagne de certains milieux, numériquement très réduits à l’intérieur s’estompe comme peau de chagrin. Leur seul soutien demeure certains rhéteurs étrangers en mal d’angélisme qui piochent leurs arguments désuets dans une besace idéologique dépassée.

S’agissant des anciens réfugiés au Sénégal, le dossier est définitivement clos par le rapatriement, par le recouvrement de tous leurs droits de pleins citoyens et par leur insertion complète. Le témoignage du  haut commissariat aux réfugiés, seule instance internationale autorisée en la matière, et qui a accompagné ce processus depuis le début jusqu’à la fin, est à ce sujet sans appel. Là aussi, restent quelques éléments disparates, relayés par certains milieux étrangers, qui continuent à instrumentaliser ce dossier pour des fins purement égoïstes, alors que la Mauritanie a aujourd’hui retrouvé, grâce aux mesures prises par le président Aziz, sa vitalité culturelle d’antan comme une nation  unie dans sa  diversité sociologique. Les visites présidentielles dans la région, que vous qualifiez d’acte rituel étatique en vue de la soumission des citoyens, ont été au contraire plus que des accueils grandioses, une accolade historique spontanée entre le président Aziz et les habitants de la vallée du fleuve de N’Diago à Wompou autour de l’unité nationale retrouvée et des réalisations enregistrées par le pays dans tous les domaines de la vie nationale. Il en est de même de la portée politico-économique des visites effectuées dans l’Est du pays et que vous qualifiez de politique « tribalitude ». Les deux Hodhs, véritable réservoir humain du pays, ne sont sortis de l’ombre et de la marginalisation à l’aurore ensoleillée et au développement qu’avec l’avènement du président Aziz. Ils ont connu le désenclavement de ses moughataas par des centaines de routes bitumées, par la disponibilisation de l’eau potable, de l’électricité, par la construction et l’équipement de structures de santé modernes et des écoles, par l’installation d’une usine moderne de lait, par les facilités accordées aux entreprises désireuses de s’y installer, par l’aide accordée aux éleveurs et aux paysans.

S’agissant du fait religieux que vous notez, il ne s’agit pas, comme vous le pensez, d’une intention de noyauter la religion mais d’une lutte implacable  engagée par le pouvoir contre l’extrémisme et le terrorisme, car l’Islam véritable que nous pratiquons est calme comme le fond d’une mer immaculée et ne se reconnait pas en conséquence dans les excès des fondamentalistes qui sont  hautement préjudiciables pour notre Sainte religion.   

Depuis l’avènement du président Aziz à la magistrature suprême du pays, le grand dossier du passif humanitaire est enseveli à jamais dans notre sous-sol politique. Le dossier des séquelles de l’esclavage connait des avancées notables. La lutte contre le terrorisme et le fondamentalisme religieux enregistre des résultats incontestables. Le pays enregistre également  d’importants acquis socio-économiques, politiques, culturels et diplomatiques. L’honnêteté intellectuelle et la neutralité axiologique exigent, à défaut de les noter en toute objectivité, au moins de ne pas les déformer par un logiciel que l’on sait d’avance  faux.

 

                                         Docteur Abdallahi Ould Nem