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Relever les défis infrastructurels et technologiques pour un enseignement de qualité en Afrique francophone

Par kibaru

 

 

L’un des problèmes du système éducatif universitaire en Afrique, surtout francophone, est que ce système ne s’est pas adapté aux mutations technologiques. Les programmes d’enseignement mis en place n’ont pas évolué pour intégrer les possibilités offertes par la technologie de l’information. Face aux moyens limités des Etats et l’urgence d’un système en quête de profondes réformes, il faut penser à adapter les programmes de formation au marché de l’emploi, moderniser l’enseignement supérieur en intégrant les outils technologiques  et enfin résoudre progressivement le défi infrastructurel.  Il faut aligner les programmes de formation sur les besoins du marché de l’emploi.

 

La plupart de nos universités en Afrique francophone forment un grand nombre d’étudiants qui se retrouvent au chômage à la sortie de leur cursus. Cette triste réalité ne réside pas dans la qualité de la formation mais dans la pléthore des étudiants formés et qui ne répondent pas aux besoins du marché de l’emploi. L’annuaire statistique de l’université Joseph Ki Zerbo Ouaga II  au Burkina Faso indique que  2.292 juristes sont arrivés sur le marché de l’emploi pour la seule année universitaire de 2016. Si l’on tient compte des autres juristes sortant d’autres écoles et d’universités publiques et privées qui vont entrer sur le marché du travail, ce chiffre sera amplement revu à la hausse. Des métiers liés à l’agriculture, les arts, l’élevage, les industries extractives et les domaines techniques souffrent d’un manque de ressources humaines. Il faut que les gouvernements africains procèdent à une prospection sérieuse sur les filières adaptées aux besoins et aux urgences de leur pays.

 

L’intégration des outils technologiques dans l’enseignement

 

La modernisation de l’enseignement supérieur est un grand défi en Afrique francophone. Les modes de circulation du savoir ont changé. La connaissance n’est plus liée à l’espace. Maintenant, la technologie a réussi à réduire la distance et a bouleversé les canaux de transmission du savoir. Avec un ordinateur connecté à l’Internet, on accède aux mêmes connaissances que n’importe quel autre individu dans le monde. Malheureusement, cette évolution n’a pas été suffisamment prise en compte par nos décideurs. Il faut équiper les universités et écoles supérieures de connexion Internet, créer et facilité l’accès à des espaces virtuels de la connaissance.

 

La résolution progressive du défi infrastructurel

Il faut résoudre la question des infrastructures dans l’enseignement supérieur. Prenant toujours le cas de l’université Ouaga II, le surpeuplement universitaire se traduit par l’inscription de 4767 étudiants en première année de droit pour l’année 2016 et ces chiffres vont augmenter considérablement en 2017. Les années à venir semblent montrer cette  tendance à l’augmentation des effectifs. Il est impératif de créer et de renforcer les universités régionales dans chaque pays afin qu’un étudiant obtenant son baccalauréat à Man (ville de l’ouest de la Côte d’Ivoire située à plus de 500 km d’Abidjan ) ne soit pas obligé de se déplacer jusqu’à Abidjan pour y effectuer des études supérieures. Que le nouveau bachelier de Dori (ville située au nord du Burkina à plus de 200 km de Ouagadougou ) ne soit pas obligé de quitter ses parents pour venir à Ouagadougou. Etc

Il faut aussi encourager certaines universités francophones qui travaillent à développer des formations à distance, à assurer la mobilité entre des universités africaines. La mise en place des Universités panafricaines (UPA),  un réseau continental d’universités mis en place par la Commission de l’Union africaine avec pour mission de fournir un enseignement de troisième cycle de qualité axé sur les besoins de l’Afrique doit continuer. Déjà installés au Cameroun, en Algérie, au Kenya et au Nigéria, ces réseaux d’universités doivent être étendus dans plusieurs régions pour répondre à la crise de l’enseignement supérieur dans les pays de l’union.

wathi