C’est l’une des résolutions phares issues de la 5e réunion des ministres de la Défense de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD) tenue à Abidjan, regroupant 28 pays dont le Mali. Ainsi, à la clôture de cette rencontre, le vendredi 5 mai dernier, les participants ont réitéré leur volonté de créer un centre de lutte contre le terrorisme dans un délai de huit mois et qui sera basé au Caire en Egypte. En réalité, cette idée avait été émise lors de la 11e réunion des ministres de l’Intérieur des pays membres de cette organisation, tenue le 18 janvier dernier, à Niamey. Toutefois, son calendrier et ses modalités de fonctionnement restent encore flous. Pour le moment, il a été convenu de préparer les textes pour sa mise en place dans 60 jours.
L’objectif de ce centre de coordination de la lutte est de concentrer les renseignements antiterroristes. Son effectif, qui reste à déterminer, devrait être composé des représentants de tous les Etats membres. Ainsi, dans leur déclaration sanctionnant les travaux de cette rencontre, les pays de la Cen-Sad ont réaffirmé leur volonté de partager les renseignements et de mutualiser les moyens de lutte contre les groupes terroristes, omniprésents dans la zone. La prochaine réunion annuelle des ministres de la Défense de la Cen-Sad aura lieu au Nigeria en 2018.
Toutefois, beaucoup estiment que la création de ce centre risque de brouiller davantage les pistes destinées à mieux lutter contre le terrorisme. Ils en veulent pour preuve le nombre pléthorique d’initiatives annoncées, mais dont la concrétisation se fait toujours attendre. Alors qu’en face, les terroristes n’attendent pas et guettent la moindre occasion pour frapper un grand coup. D’où l’idée d’une synergie de tous les efforts pour lutter contre cet ennemi commun qui n’a pas de visage. Lequel se nourrit très souvent des politiques inappropriées mises en œuvre par les gouvernants.
Surtout que les réalités ne sont pas les mêmes partout en Afrique et les motivations des terroristes sont très différentes. En témoigne le cas du groupe Boko Haram qui a été rejeté par AQMI à cause de ses exactions de masse contre les populations civiles, mais qui finalement a été accepté au sein de Daesch qui tente coûte que coûte de s’implanter plus activement dans le Sahel. En tout cas, la réflexion doit être mûrie.
Il convient de rappeler que la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD) est une organisation internationale regroupant 28 États africains. Elle a été créée le 4 février 1998 à Tripoli (Libye) à l'issue du sommet réunissant les chefs d'État de la Libye, du Mali, du Niger, du Soudan et du Tchad.