Des représentants de 23 pays membres de la coalition formée il y a un peu plus d'un an pour combattre l'EI se sont retrouvés, mardi 2 février dernier, à Rome, après une dernière réunion à Paris en juin dernier. Ils ont alerté sur les intentions malsaines de cette organisation terroriste. En effet, celle-ci, avec les pressions qu’elle subit en Irak et en Syrie envisage d’accentuer son emprise sur la Libye. Il y a aussi des risques réels qu’elle se déploie dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne. "La menace est lourde pour les pays du Sahel mais aussi pour les pays européens", a averti le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, devant la presse. "La dernière chose que nous voulons dans le monde, c'est un faux califat ayant accès à des milliards de dollars de revenus en pétrole", a ajouté M. Kerry.
Pour le chef de la diplomatie italienne, Paolo Gentiloni "Le temps est compté pour stabiliser la Libye, mais nous n'avons aucune urgence à intervenir, ni nous, ni la communauté internationale". Les participants ont mis en garde sur la rapidité avec laquelle Daesh intensifie ses activités. Ce qui lui a amené à contrôler d’autres zones de la Libye où elle fait main basse sur les puits de pétrole à partir desquels elle tire l’essentiel de ses ressources.
Pour eux, bien que l’organisation ait perdu 40% des zones qu’elle contrôlait en Irak et plus de 20% en Syrie, elle est aussi capable de s’adapter en étendant son influence vers d’autres zones. Une situation qui lui a permis notamment de perpétrer des attaques à Paris, Ankara et San Bernardino en Californie aux Etats Unis.
Malgré cette situation, les pays de cette coalition rechignent à s'engager sur le terrain, portant tous leurs espoirs sur la formation d'un gouvernement d'union nationale en Libye, qui peine pourtant à se matérialiser. C’est ainsi que le chef de la diplomatie française a indiqué qu’il est hors de question de se lancer dans une intervention militaire. "Il n'est absolument pas question que nous intervenions militairement en Libye", a affirmé M. Fabius devant la presse.
Dans son communiqué final, la coalition internationale, prudente, s'est contentée de faire part de sa préoccupation devant "l'influence croissante" de l'EI en Libye, et de réaffirmer sa disponibilité pour "soutenir le gouvernement d'union nationale dans ses efforts pour établir la paix et la sécurité pour le peuple libyen".
Pourtant, cette influence de Daesh en Afrique et même au-delà est bien réelle. Ainsi, plusieurs groupes terroristes tels que Boko Haram qui sévit dans les pays du bassin du lac Tchad, ont commencé à lui prêter allégeance. Toute chose qui montre la capacité de cette organisation à s’adapter et à se déployer pour faire plus de victimes. Il est donc plus qu’urgent d’intervenir contre Daesh avant qu’elle ne puisse se renforcer davantage pour commettre d’autres crimes.