Zone UEMOA : Le Mali parmi les trois pays ne disposant pas d’une Cour des Comptes

Par kibaru

L’Union Economique et Monétaire ouest-africaine (UEMOA) projette à ce que tous ses Etats-membres installent une Cour des comptes. C’est l’une des principales recommandations issues de la 18e réunion des présidents de ces institutions dans les huit pays qui composent cet espace, tenue hier à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

Cette rencontre visait à procéder à une évaluation des systèmes respectifs de contrôle ainsi que les résultats des contrôles effectués au cours de l’exercice précédent. Elle s’inscrit dans le cadre des directives de l’Union qui imposent aux institutions supérieures de contrôle des finances publiques des Etats membres de réfléchir ensemble et d’évaluer leur efficacité en vue de progresser ensemble.

A l’issue d’une audience accordée par le président ivoirien Alassane Ouattara aux présidents des Cours des comptes, il a été instruit aux autorités ivoiriennes de tout mettre en œuvre pour l’installation de cette institution dans les deux mois à venir. Le même appel a été lancé aux deux autres Etats-membres de l’espace UEMOA  ne disposant toujours pas d’une telle institution. Il s’agit du Mali et du Bénin. Bien que ces pays disposent d’autres institutions de contrôle de l’exécution du budget de l’Etat, telles que le Bureau du vérificateur général au Mali, il n’en demeure pas que la Cour des comptes reste un élément capital dans une démocratie. Car, comme l’a dit le Premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan s’adressant aux présidents de ces institutions dans la zone UEMOA « vous êtes les garants, en dernier ressort, de la fiabilité de l’information budgétaire fournie à nos parlements ».

Parmi les prérogatives dévolues à la Cour des comptes, outre le contrôle de l’exécution du budget de l’Etat, elle joue le même rôle pour les services publics, le parlement et les collectivités territoriales.

Dans le cadre de l’UEMOA, elle est chargée de contrôler les comptes des organes de l'Union, et la fiabilité des données budgétaires nécessaires à l'exercice de la surveillance multilatérale. C’est donc une juridiction qui n’est pas de trop, car ses missions sont plus étendues que les autres institutions de contrôle et elle contribue de manière significative à un plus grand ancrage de la démocratie.

Massiré Diop