« Jamais sans mon portable ! », enquête sur l’addiction de toute une génération

Par kibaru

Bouffées de chaleur, difficultés pour respirer, palpitations, sueurs froides,… Si vous êtes nomophobes, vous reconnaissez ces symptômes.

Et oui mesdames, une étude commandée par le UK Post Office a révélé que nous sommes 48% à avouer être anxieuses dès qu’on ne trouve plus notre téléphone portable, qu’on est à court de crédit ou de batterie ou même qu’il n’y a aucune couverture réseau. Mais je pense que ce chiffre est largement en dessous de la réalité…

No Mobile-phone Phobia

Vous l’avez compris, la nomophobie, « No Mobile-phone Phobia », désigne depuis 2008 la peur excessive d’être séparé de son téléphone mobile. Je vois déjà le sourire en coin de nos chers Messieurs en lisant cet article et en s’écriant d’un air moqueur « Euréka ma chérie ! On a trouvé de quoi tu souffres ». Rassurez-vous mesdames, près de 53% d’hommes ont avoué ne pas pouvoir se séparer de leurs smartphones de peur de ne pas être joignable par leur famille, amis ou par leur boss.

No Like, No Life ?

Mais que s’est-il passé ? Comment peut-on expliquer ce nouveau phénomène de mode ? Tout le monde veut être joignable tout le temps. Tout le monde veut être connecté sur les réseaux sociaux, forum et chat room 24/7. Pourquoi ? L’acronyme Fomo, fear of missing out, est également apparu il y a peu pour désigner l’angoisse de rater quelque chose sur les réseaux sociaux. Plus qu’une passion pour les gadgets et le lien social, nous sommes au coeur d’une nouvelle addiction, une véritable déviance de ce qui au départ devait seulement faciliter la communication. Où est passé le temps des téléphones fixes, des messages laissés sur le répondeur, des lettres envoyées par la poste ? Ce besoin poussé à l’extrême, d’être en relation permanente avec le monde, est analysé par certain comme une peur de la solitude voir même une peur de ne plus exister.

Je sais tout, mais pourquoi faire ? 

Les téléphones portables ont la capacité de stocker toute votre vie, coordonnées des amis, photos, sms, mails, gps, bloc note,…Le raccourci est simple, sans portable, plus de vie donc la mort. Pour d’autre, la panique irrationnelle qui nait pour les nomophobes lorsqu’ils sont loin de leur portable s’explique par l’envie de tout contrôler et de tout savoir. A bas la spontanéité, les surprises, la génération facebook, twitter et whatssap sait tout sur tout en temps et en heure. Réfléchissez, nous avons toutes appris la naissance d’un enfant sur internet, découvert que notre amie de fac Awa s’est mariée le weekend dernier à Eric, l’ex de Christelle, grâce au chat, idem pour la rupture sauvage de Magalie et Koumba.

Overdose News

Qu’on le veuille ou nom, les smartphones et autres téléphone avec accès à internet sont un véritable véhicule d’informations, bonnes comme mauvaises, intéressantes ou pas, info ou intox. La nouvelle génération de téléphone portable ne filtre pas mais distribue et répand les informations comme une trainée de poudre partout dans le monde. Rappelons le printemps arabe, né d’une mobilisation instantanée, d’un ras le bol partagé et communiqué à tout un peuple grâce au réseau sociaux. Je n’évoquerai même pas l’impact qu’a eu le tweet de la « first girlfriend » d’un pays bien connu sur la politique national de ce dernier.

Help !

Je le pense et je le vis, nous sommes esclaves de nos téléphones portables, ils nous aident souvent mais nous font aussi beaucoup de tord. Combien de fois vous est-il arrivé de rater un pan entier de conversation car absorbée par une conversation sur Whatsapp ? Fini les moments de partage yeux dans les yeux avec doudou le matin en descendant au boulot, chacun doit gérer sa cyber vie de manière instantanée. C’est un constat qui m’attriste et me déchire car je dois vous l’avouer :

« bonjour, je m’appelle Sylvie, j’ai 31 ans et je suis nomophobe »…

kabibimag