L’hôtel Radisson Collection a abrité, le jeudi 14 septembre dernier, la cérémonie de présentation et de dédicace de l’ouvrage d’Amadou Tidiane Cissé, Inspecteur principal des Douanes sénégalaises. Intitulé « Le Terrorisme : la fin des frontières ? Nouveaux enjeux de la coopération douanière » et paru aux éditions l’Harmattan, ce livre est préfacé par le docteur Bakary Samb, directeur du think thank « Timbuktu Institute ».
C’était en présence de plusieurs membres du corps diplomatique représenté au Mali dont l’ambassadeur du Sénégal, Biram Mbagnick Diagne, des représentants d’organisations sous régionales, régionales et internationales, des officiers supérieurs des forces de Défense et de sécurité et de nombreux autres invités de marque.
Dans son mot de bienvenue, Dr Bakary Samb, directeur de « Timbuktu Institute » a adressé ses salutations et remerciements aux invités qui ont bien voulu effectuer le déplacement. Lui succédant au pupitre, le Dr Aly Tounkara, sociologue et directeur fondateur du Centre des études sécuritaires et stratégies au Sahel (CE3S) a planté le décor en présentant l’auteur et en faisant des lieux de la crise sécuritaire et la particularité de ce travail intellectuel. A l’en croire, celui-ci vient s’ajouter aux innombrables publications dont la lutte contre le terrorisme au Sahel fait l’objet ces dernières années.
L’auteur jette un nouveau regard sur la nébuleuse question du Terrorisme dont la menace s’étend vers les pays du golfe de Guinée du fait de la porosité des frontières. Il s’inspire de la Résolution de Punta Cana adoptée par l’Organisation Mondiale des Douanes en 2015 donnant un mandat aux administrations douanières de s’impliquer dans la lutte contre le terrorisme. Selon lui, cette Résolution s’inscrit dans une nouvelle dynamique de prise en compte de la dimension transfrontière qui constitue un mauvais présage pour la sécurité car c’est de là que transitent les marchandises qui peuvent servir de composants dans la fabrication d’engins explosifs improvisés (EEI) et même de trafic de drogues qui est l’une des sources de financements des groupes terroristes. L’auteur va même jusqu’à proposer des mesures à prendre pour lutter de manière holistique contre le terrorisme.
Réponses plus durables
Pour le Colonel Amadou Tidiane Cissé, il faut que l’administration des douanes et les services dans les schémas opérationnels intègrent ces aspects pour apporter des réponses beaucoup durables dans lutte contre le terrorisme qui constitue un véritable problème pour tous les pays du Sahel. Par ailleurs, il a également mis en exergue certains défis auxquels l’administration douanière est confrontée tels que la présence de certaines unités douanières au niveau de certains axes frontaliers ainsi que la problématique de l’intégrité qui se pose avec acuité.
A l’en croire, à cause de l’insécurité, l’administration douanière du Mali a été contrainte de fermer un certain nombre de bureaux dans des régions. Une situation qui entraine un problème de contrôle des transactions commerciales et dans la circulation des marchandises. Tout en reconnaissant la difficulté de combattre des trafics illicites en cas d’absence des unités, il n’a pas manqué de saluer la mise en place par l’administration malienne d’un nouveau plan stratégique. Lequel vise à la réouverture d’un certain nombre de bureaux et unités douanières.
S’agissant des questions d’intégrité, il a rappelé la place de choix accordé par l’Organisation Mondiale des Douanes au respect de l’éthique. Pour lui, ce défi ne pourra être relevé que par une unité d’action.
Intégration plus poussée
A noter que l’ouvrage revient également sur les questions de financement interne et externe du terrorisme au Sahel, la circulation des armes, etc.
Intervenant à sa suite, le directeur exécutif de « Timbuktu Institute », Dr Bakary Sambe a précisé que ce genre de rencontre permet de rapprocher deux mondes à savoir celui de la recherche et celui des décideurs pour accompagner les politiques mises en place par ces derniers sur des questions très importantes comme la sécurité.
Revenant sur l’ouvrage « Terrorisme, la Fin des frontières », il a ajouté qu’aujourd’hui la sous-région connait déjà cette situation. Il en veut pour preuve que les terroristes, lorsqu’ils agissent, ne connaissent pas de frontières. D’où son appel lancé en direction des décideurs d’aller vers une intégration plus poussée. Pour lui, il est inconcevable qu’avec les maigres moyens dont nos Etats disposent chacun agisse de façon isolée et qu’on ne prenne pas en compte la recherche comme solution aux préoccupations rencontrées par nos populations afin d’impacter positivement sur leur quotidien.
A ses yeux, celles-ci ne demandent que la paix et la stabilité au regard des menaces environnantes qui ne connaissent pas de frontières et constituent un sérieux frein à l’intégration.