La MINUSMA ferme ses derniers camps et quitte le Mali Des manœuvres diplomatiques au Mali

Au moins 22 soldats nigériens tués lors de l’attaque d’un camp de réfugiés

Par kibaru

Un groupe non identifié, fort d’une quarantaine d’hommes armés, a attaqué, le 6 octobre, le camp de réfugiés maliens de Tazalit, dans le nord du Niger, à environ 180 km de la frontière malienne.

Selon les premiers éléments disponibles – qui demandent encore à être confirmés – les assaillants seraient arrivés sur le site à bord d’une douzaine de véhicules et d’une moto avant de surprendre les militaires nigériens affectés à la surveillance et à la protection des lieux. Ces derniers ont subi une lourde perte : au moins 22 d’entre eux ont été tués. En outre, un réfugié a été blessé par une balle perdue.

« Nous avons été informés d’une attaque sur le camp de Tazalit. Pour l’instant, on nous a dit qu’il y a 22 morts mais ce n’est pas le bilan définitif. Il pourrait s’alourdir », a en effet déclaré le Premier ministre nigérien, Brigi Rafini.

Après leur attaque, les assaillants ont pris la direction du nord-ouest, certainement vers le Mali, en emportant des armes, des munitions et au moins un véhicule de l’armée nigérienne. Des moyens de la force française Barkhane (*) auraient été engagés afin de retrouver leur trace.

Ce n’est pas la première fois qu’un camp de réfugiés maliens (qui seraient 54.000 au Niger selon l’UNHCR) est attaqué. Celui de Tabareybarey, situé à une dizaine de kilomètres de la ville d’Ayorou, avait également été visé, dans la soirée du 10 septembre, par des hommes armés. Trois civils y laissèrent la vie. Même chose pour celui de Mangaize, en octobre 2014. Là, selon Niamey, 9 membres des forces de sécurité y furent tués.

Pour le moment, aucune précision sur l’identité des assaillants du camp de Tazalit n’a été officiellement donnée. Si le nord du Niger, comme d’ailleurs l’ensemble de la bande sahélo-saharienne (BSS), est une région où prolifèrent des réseaux criminels, la piste jihadiste est la plus probable. Cela étant, la frontière entre les groupes terroristes et les trafiquants est poreuse, comme le souligne l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime.

Les groupes criminels, note-t-il, « utilisent d’anciennes routes caravanières pour divers trafics : résine de cannabis et de cocaïne, contrebande de médicaments et même trafic d’êtres humains. » Et d’ajouter que le « phénomène insurrectionnel et le terrorisme salafiste compliquent les investigations dans cette zone instable », d’autant plus que « l’interconnexion entre groupes terroristes et réseaux criminels traditionnels rend le travail des enquêteurs sérieusement plus compliqué. »

Par ailleurs, l’attaque de Tazalit est la plus meurtrière pour l’armée nigérienne depuis celle de Bosso, commise en juin dernier par les jihadistes du groupe nigérian Boko Haram. Selon un bilan finalement révisé à la baisse, 24 soldats nigériens avaient été tué dans cette ville située près de la frontière avec le Nigéria.

(*) À noter que le dernier compte-rendu de l’État-major des armées (EMA) ne fait aucune mention de Barkhane. Une première depuis août 2014 ;

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