La situation humanitaire au nord du Mali est de plus en plus alarmante. Un contexte aggravé par le retour volontaire et spontané des réfugiés et déplacés. Ce qui renforce davantage l’insécurité alimentaire y compris dans des zones non directement touchées par les violences armées. La malnutrition gagne du terrain. Récemment, plusieurs Organisations internationales telles que OCHA, HCR, OXFAM, CICR… ont tiré la sonnette d’alarme, mais leur cri de détresse n’a toujours pas été entendu. Pourtant, lorsqu’on se rend dans certaines zones du nord du pays, la première impression c’est la floraison des ONG qui interviennent dans ce volet, malgré les résultats insignifiants de leur action.
Les populations se posent beaucoup de questions sur les intentions réelles de ces organisations. Sont-elles là pour lutter contre l’insécurité alimentaire ou ont-elles d’autres objectifs inavoués ? Des échos sont même tombés dans les oreilles de certains membres du gouvernement qui sont toutefois restés muets sur la question.
Alerté par cette situation dramatique, le ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, a demandé au préfet du cercle de Douentza de dresser une liste de toutes les ONG qui interviennent dans cette localité. Ce, afin de savoir : « qui fait quoi ». Pour lui, il est inadmissible que la situation humanitaire connaisse une telle détérioration alors que des ONG se multiplient dans le pays. Ainsi, à travers cette décision, le ministre veut que la lumière soit faite sur les interventions de ces ONG par rapport aux fonds qu’elles reçoivent. Pour celles qui refusent d’obtempérer, il a demandé au préfet de signaler leur cas afin que des mesures idoines soient prises. Dans le même élan, il n’a pas hésité à interpeller le représentant de la MINUSMA dans cette région afin d’en savoir davantage sur les fonds destinés à soutenir la population. Celui-ci a rassuré que des fonds sont disponibles pour permettre à la population de se lancer dans des microprojets mais qu’en raison de la forte demande, des fonds supplémentaires ont été sollicités pour satisfaire tout le monde.
En tout cas, aujourd’hui, il est plus que jamais nécessaire de connaitre réellement les activités de ces ONG dont la floraison n’a pas permis d’atténuer la crise humanitaire qui sévit dans cette partie du territoire malien. En fait, ce que veut le ministre Zahabi, c’est que l’Etat reprenne en mains ses responsabilités vis-à-vis des populations qui sont la seule raison de leur présence au Mali.