La mairie de Kati a publié, le 11 novembre 2025, un communiqué pour dénoncer les hausses jugées illégales des prix du transport sur l’axe Kati–Bamako. Alors que la crise du carburant bouleverse déjà le quotidien des usagers dans tout le pays, les autorités locales rappellent que les tarifs officiels demeurent en vigueur et menacent de sanctions les transporteurs qui ne s’y conforment pas.
Selon le communiqué signé par le Secrétaire général de la Commune urbaine de Kati, chargé d’expédier les affaires courantes, des transporteurs ont récemment augmenté « anormalement » les prix sur le trajet Kati–Bamako, en contradiction avec la réglementation. La mairie rappelle que les montants applicables restent fixés à 450 FCFA par personne pour le trajet Kati–Farada–Bamako, 400 FCFA pour Kati–Malibougou–Bamako et 350 FCFA pour Kati–Centre-ville–Bamako. Elle prévient que tout manquement expose les contrevenants aux sanctions prévues par la loi en matière de transport public de voyageurs.
L’intervention de la mairie intervient dans un contexte national déjà tendu autour du carburant. Depuis le début du mois de septembre, le Mali fait face à une tension au niveau de l'approvisionnement en carburant alimentée par des attaques terroristes contre les convois d’hydrocarbures sur les principaux axes d’approvisionnement du pays. Plusieurs villes, dont Bamako, connaissent des stations-service fermées, des files d’attente de plusieurs heures et un rationnement de fait du carburant.
Officiellement, les autorités ont maintenu des prix plafonds à la pompe de 775 FCFA le litre pour l’essence et 725 FCFA pour le gasoil, après une hausse annoncée en mars 2025. Mais sur le terrain, la pénurie a fait émerger un marché parallèle où le litre peut se vendre à des montants largement supérieurs, notamment dans certaines localités de l’intérieur du pays. Des reportages récents font état de hausses marquées des prix de l’essence dans des villes comme Yorosso, où les transporteurs justifient à la fois l’augmentation du coût du carburant et la rareté du produit.
Cette tension sur l’approvisionnement se répercute directement sur les transports en commun. À Bamako, la pénurie de gasoil a réduit le nombre de SOTRAMA en circulation et allongé les temps de trajet pour les usagers, tandis que les moto-taxis ont augmenté leurs tarifs en invoquant la flambée des prix sur le marché noir. Dans ce contexte, la décision de Kati de maintenir les tarifs officiels et de recadrer les pratiques des transporteurs traduit la volonté des autorités locales de contenir la répercussion directe de la crise du carburant sur le pouvoir d’achat des habitants.
Le communiqué invite ainsi les transporteurs à se conformer strictement aux tarifs en vigueur et appelle les usagers à signaler les abus auprès des services compétents de la mairie. En liant rappel à l’ordre et référence explicite à la réglementation, la commune de Kati se positionne comme un acteur de régulation à un moment où, dans d’autres cercles du pays, les hausses de tarifs sont déjà devenues la norme sous l’effet de la pénurie. Reste à voir si ce rappel suffira à freiner les augmentations unilatérales dans un contexte où le coût et la disponibilité du carburant demeurent incertains à l’échelle nationale.




